Les réseaux sociaux seront coupés en RDC à la veille de l’expiration du mandat de Kabila
A moins de 72 heures de la fin du mandat du président sortant de la République Démocratique du Congo (RDC), Joseph Kabila, les autorités Congolaises ont demandé un filtrage ou une coupure des réseaux sociaux dans le pays à partir de ce dimanche 18 décembre.
Dans une lettre adressée aux fournisseurs de téléphone et d’Internet, le responsable de l’autorité de régulation de la poste et des télécommunications du Congo (ARPTC), Oscar Manikunda Musata leur demande «de bien vouloir instruire leurs services techniques compétents afin de procéder au blocage momentané de tous les échanges d’images, de vidéos et de la voix via réseaux ».
En claire, la lettre de l’ARPTC demande à ces entreprises de filtrer ou de carrément bloquer toutes les communications à travers les réseaux sociaux, à la date du 18 décembre 2016 à partir de 23h59, soit un jour avant la date de la fin du mandat de Joseph Kabila.
L’ARPTC parle de Facebook, Whatsapp, Instragram, Twitter, Google+, Baidu Tieba, Skype, Viber, Pinterest, Linkedin, Tagged, Badoo, Myspace, Youtube, Video, Buzznet, Flickr, Meetup, Snapfish, Imo.
Selon l’un des opérateurs sollicités, les services de messagerie des réseaux sociaux pourraient fonctionner, mais sans la possibilité d’envoyer « des vidéos, des photos et de la voix ».
Des « tests » doivent effectivement être réalisés pour confirmer ou non la faisabilité d’un tel filtrage, a ajouté cet opérateur qui précise qu’en cas d’impossibilité, il n’y aurait d’autre choix que de « couper l’accès » aux réseaux sociaux.
Contacté par la presse, le ministre des Télécommunications, Thomas Luhaka, a indiqué qu’il n’était « pas informé » de ces mesures.
Kabila est au pouvoir depuis 2001 doit terminer son dernier mandant constitutionnel le 20 décembre. Ses adversaires exigent son départ du pouvoir à cette date et l’organisation des élections présidentielles censées se tenir en fin d’année. Ils menacent d’appeler à des manifestations dans tout le pays à partir de lundi jusqu’à ce qu’il quitte le pouvoir.
En janvier 2015, lors de violentes émeutes anti-pouvoir, les autorités avaient ordonné une coupure brutale de l’internet pendant 48 heures qui avait complètement paralysé l’économie nationale.
Lors de pareils affrontements, les réseaux sociaux sont le ferment de la mobilisation contre le pouvoir et le théâtre d’une véritable « bataille » destinée à soutenir les accusations réciproques de crimes que se renvoyaient dans ces cas-là le pouvoir et l’opposition.