La mission de l’UE au Gabon dénonce « des défaillances importantes du processus électoral »
Les observateurs de l’Union européenne (UE) sont revenus ce lundi à Libreville, pour annoncer les conclusions de ler rapport final sur l’élection présidentielle du 27 août au Gabon, remportée par Ali Bongo mais encore contesté par l’opposant Jean Ping qui se proclame « le président élu ».
« Notre observation a mis en exergue des défaillances importantes du processus électoral », a déclaré leur observatrice en chef, l’euro-députée Mariya Gabriel Mme Gabriel lors de la présentation du rapport final, au cours d’une conférence de presse.
Le rapport revient sur les « anomalies » survenues selon les observateurs lors de la centralisation des résultats. « Ces anomalies mettent en question l’intégrité du processus de consolidation des résultats et du résultat final de l’élection », indiquent les observateurs de l’UE, 73 au total.
Le 31 août, Ali Bongo avait été proclamé vainqueur (49,80% des voix) devant Jean Ping (48,23%), soit un écart minimal de 5.594 voix, selon des résultats provisoires, confirmés pus tard par le conseil constitutionnel.
Dans le Haut-Ogooué, fief électoral d’Ali Bongo, le président sortant a officiellement obtenu 95,47% des voix pour 99,93% de participation, inversant la tendance sur le reste du Gabon.
Les observateurs de l’UE dénoncent dans cette province « un processus de consolidation particulièrement opaque ». Par exemple: « Le nombre d’abstentions et des bulletins blancs et nuls dans une seule des 15 Commissions électorales locales (CEL) de cette province est supérieure à celles annoncées pour l’ensemble des 15 CEL de la province ».
« Ce constat remet en question l’intégrité des résultats de la province », et donc le résultat final de l’élection sur tout le Gabon, développe le rapport.
Après sa rencontre avec Mme Gabriel dans la matinée de lundi, le ministre des Affaires étrangères Pacome Moubelet Boubeya, a indiqué que « c’est un rapport qui vient à point nommé au moment où le président de la République Ali Bongo vient de convoquer un dialogue politique ».
Mme Gabriel devait remettre en fin d’après-midi le rapport à Ping, qui refuse toujours cette offre de dialogue politique lancée par Bongo.