Mali : Le procès d’Amadou Sanogo reprendra en février 2017
Le procès d’Amadou Haya Sanogo, l’ex-chef de la junte malienne, et ses 17 coaccusés a été renvoyé à la demande de la défense, au mois de février 2017, pour permettre au Laboratoire Merieux d’établir son rapport d’expertise médicale sur les corps de 21victimes.
Donnant suite à une exception des avocats de la défense, alors qu’ils en avaient formulé une dizaine, le président de la cour a demandé de reprendre l’expertise des 21 corps des militaires tués et renvoyer le procès à la première session de la cour d’assises de l’année 2017.
« C’est l’ambassade des Etats-Unis qui a été désignée comme experte. Une ambassade ne peut servir d’expert! Ne pouvant pas faire le travail, elle est allée confier le travail au FBI. Le FBI, ne pouvant pas faire le travail, est allé lui aussi sous-traiter à des experts portugais qui n’ont pas prêté serment devant les juges alors que la loi exige qu’ils prêtent serment devant les juges d’instruction. Dans ces conditions, les experts n’ayant pas prêté serment, n’étant pas reconnus, la cour a décidé que leur travail n’est pas bon », explique Me Cheick Oumar Konaré, avocat de la défense.
La Cour se tourne désormais vers le Laboratoire Merieux de Bamako pour l’expertise des corps qui doit se faire dans un délai de 45 jours. Puis un conseiller de la cour va suivre le travail dont les frais seront payés par le trésor malien, indique Me Moctar Mariko, avocat des victimes.
Les avocats de la défense ont par ailleurs confié à la presse, vouloir introduire une demande de liberté provisoire pour leurs clients au niveau de la chambre d’accusation alors que cette demande a été rejetée par la Cour.
Entre le 30 avril et le 1er mai 2012, 21 militaires maliens bérets rouges, les parachutistes, avaient disparu après avoir été soupçonnés d’avoir participé à un contre-coup d’Etat contre Amadou Sanogo.
Quelques mois plus tard, leurs corps ont été retrouvés dans une fosse commune à Diago près de Bamako. Sanogo et 17 co-accusés, dont un ancien ministre de la Défense et un ancien chef d’état-major de l’armée malienne avait alors été arrêtés et inculpés de «complicité d’assassinat, assassinats, enlèvements et séquestration».