L’ougandais Dominic Ongwen plaide non coupable devant la CPI
L’Ougandais Dominic Ogwen, ex-enfant soldat devenu chef de la rébellion de l’Armée de résistance du Seigneur (LRA) en Ouganda, a plaidé mardi, non coupable, à l’ouverture de son procès devant la cour pénale internationale (CPI).
Premier ex-enfant-soldat à être jugé à la CPI, l’accusé qui a aujourd’hui 41 ans, a « nié au nom de Dieu » les 70 chefs d’accusations de crimes contre l’humanité et crimes de guerre, dont il est accusé d’avoir commis dans le nord de l’Ouganda entre 2002 et 2005, plaidant non coupable.
Ogwen s’est même présenté comme une victime de la milice responsable selon l’ONU du massacre de 100.000 personnes et de l’enlèvement de 60.000 enfants depuis 1987. « Je ne suis pas la LRA, la LRA, c’est Joseph Kony, qui est le dirigeant », a-t-il affirmé devant le juge.
Cependant, Fatou Bensouda, la procureure de la CPI, a évoqué sa responsabilité morale dans ces massacres, car selon elle, contrairement aux quelque 9.000 personnes qui ont fui les rangs de la LRA, Dominic Ongwen a choisi d’y rester et a enrôlé des combattants, des enfants de 6 ans ou plus, « si petits que l’extrémité de leur AK47 traînait par terre quand ils se déplaçaient ».
Prévenant qu’elle allait diffuser des images « extrêmement perturbantes », la procureure a montré une vidéo prise après une attaque sur un camp de réfugiés, montrant des enfants éventrés et les corps carbonisés de bébés enterrés à la hâte.
Dans ce procès devant la CPI, Dominic Ongwen doit aussi répondre de « mariages forcés », car il aurait distribué comme des « trophées de guerre » les fillettes enlevées dans les villages ; et, pour la première fois, de « grossesses forcées », car des tests ADN cités par l’accusation, montre qu’il serait le père d’au moins onze enfants.
Dans le nord de l’Ouganda, quelque 150 personnes se sont rassemblées mardi dans une salle de classe pour regarder les procédures.
La défense, qui ne s’exprimera qu’après la présentation des éléments à charge, assure que Ongwen souffre d’un syndrome de stress post-traumatique lié à son passé d’enfant-soldat, et qu’il était sous la menace d’une mort imminente.