Zimbabwe : Cinq vétérans devant la justice pour avoir «insulté» le président Mugabe
Cinq vétérans de la guerre d’indépendance du Zimbabwe accusés d’avoir proféré des insultes contre le chef de l’Etat, Robert Mugabe, devraient être jugés ce mercredi.
«Ils sont jugés pour avoir sapé l’autorité du président ou insulté le président, les faits remontent au 27 juillet 2016, lorsqu’ils auraient prétendument comploté pour rédiger le communiqué qui aurait finalement insulté le bureau de son excellence le président de la république du Zimbabwe», a fait savoir mardi l’avocat des vétérans, Harrison Nkomo.
L’affaire date, en effet, de juillet dernier, lorsque, dans un communiqué, les seniors avaient accusé le président Mugabe d’être à l’origine du déclin économique du Zimbabwe. «Nous notons avec inquiétude, choc et une totale consternation le renforcement des tendances dictatoriales incarnées par le président» qui est «responsable de l’énorme souffrance de la population», affirmait le communiqué.
Pour ces différentes raisons, les anciens piliers du régime Mugabe avaient fait savoir qu’ils ne soutiendraient pas «un tel dirigeant» lors de la présidentielle de 2018.
Les accusés sont le vice-président du ZNLWVA, Headman Moyo, le secrétaire général, Victor Matemadanda, le porte-parole de l’Association, Douglas Mahiya, le commissaire politique, Francis Nhando, et un responsable régional, Hoyini Samel Bhila.
Mugabe a ainsi mis à exécution ses menaces proférées après avoir pris connaissance du communiqué des vétérans. «Quand nous aurons découvert qui ils sont (…), la punition sera sévère», avait-il déclaré.
Par la même occasion, c’est le divorce entre le président et ses anciens frères d’armes qui est acté. Selon la presse locale, le ZNLWVA préparerait une charte qui lui permettra de trouver
le «meilleur candidat» à la présidence pour 2018.
Le président zimbabwéen, 92 ans, le plus âgé des chefs d’Etat en exercice au monde, dirige son pays depuis 1987. Ces derniers mois, la population réclame son départ à cause de la situation économique du pays qui s’est lamentablement dégradée.