Simone Gbagbo aura des avocats commis d’office en son absence
Le procès pour crimes contre l’humanité de l’ex-première dame de Côte d’Ivoire, Simone Gbagbo, reprendra le 28 novembre en son absence, avec des avocats commis d’office.
La cour d’assises qui la juge en a décidé ainsi après le second refus de Mme Gbagbo et de ses avocats d’assister à l’audience ce mercredi 16 novembre, exigeant d’abord la comparution en tant que témoins, de plusieurs personnalités ivoiriennes.
Le président de la Cour d’assises d’Abidjan, le juge Boiqui Kouadjo, a estimé qu’on pouvait « passer outre » la présence de Mme Gbagbo pour poursuivre les débats et a ensuite commis d’office plusieurs avocats pour assurer la défense de la prévenue.
D’après le récit du greffier, Mme Gbagbo a refusé la sommation qui lui a été faite mardi de se présenter à l’audience de mercredi.
« Je ne veux pas vous recevoir, je ne veux même pas savoir de quoi il s’agit », a-t-elle dit à l’huissier chargé de lui transmettre sa convocation dans sa cellule, selon le document lu par le greffier du tribunal.
Parmi les témoins que la défense veut entendre, l’actuel président de l’Assemblée nationale et ancien chef de la rébellion, Guillaume Soro, l’ancien Premier ministre, Jeannot Kouadio Ahoussou ou l’ex-ministre Charles Koffi Diby, ou encore l’ex-patron de l’armée, le général Philippe Mangou, et le directeur général de la police, Brindou M’Bia.
« C’est du dilatoire. C’est une volonté de décrédibiliser » le procès parce que l’accusée est « en mauvaise posture », a expliqué le procureur Aly Yéo.
Mais pour Me Ange Rodrigue Dadjé, un des avocats de Mme Gbagbo, « le Procureur et la Cour d’Assises n’ont pas eu besoin de nous pour décrédibiliser ce procès », estimant que l’absence de la défense était « l’échec cuisant de la justice ivoirienne » qui « montre qu’elle ne s’est pas affranchie du pouvoir politique ».