Prémices d’une nouvelle crise politique au Lesotho
Le leader d’une frange de parlementaires et de ministres frondeurs au sein de la majorité au Lesotho a appelé dimanche, à la formation d’une nouvelle coalition gouvernementale, sur fond d’un malaise au sein de l’exécutif, et de la grave crise politique que traverse le pays depuis le coup d’Etat manqué de juin 2014, ayant conduit à des élections en février 2015.
Jeudi, quatre ministres avaient été démis de leurs postes par le chef du gouvernement, Pakalitha Mosisili. Dans une réaction immédiate, quatre autres ministres, dont Pakalitha Moleleki ont remis leur démission et vingt députés de la majorité ont décidé de quitter la fragile majorité parlementaire.
Des désaccords sur les politiques économiques sont officiellement à l’origine de cette scission, selon des médias locaux.
Moleleki, le chef des frondeurs qui a quitté le gouvernement plus tôt cette semaine, qui s’est exprimé devant plusieurs milliers de ses supporters aux couleurs du parti, dans son fief de Machache, à une quarantaine de kilomètres de la capitale Maseru, a invité « tous les partis représentés à l’Assemblée nationale, y compris l’opposition, à venir parler avec nous pour faire avancer ce pays».
Moleleki a plaidé pour la formation d’un gouvernement d’union nationale « large et fort », pour remplacer l’actuel cabinet « pourri » selon lui.
Lors des élections de juin 2014, le parti de la Convention des Basothos (ABC) du premier ministre de l’époque, Thomas Thabane avait été devancé par le Congrès Démocratique (DC) qui avait formé une courte majorité parlementaire (65 députés sur 120) avec plusieurs petits partis et élu Pakalitha Mosisili à la tête du gouvernement.
Petite monarchie constitutionnelle extrêmement pauvre, le Lesotho est complètement enclavé au cœur du territoire de son puissant voisin sud-africain, auquel il fournit une bonne partie de ses besoins en eau.