Ouverture d’une enquête sur des viols présumés de déplacées au Nigeria
Le chef de la police nigériane a ordonné une enquête, en réponse à l’accusation de l’organisation de défense des droits de l’homme Human Rights Watch (HRW) qui dans un rapport, accuse des soldats et des policiers nigérians d’avoir abusé sexuellement de femmes réfugiées qui se sont établies dans des camps du nord-est du pays, fuyant les exactions des jihadistes de Boko Haram.
Réagissant jeudi dans un communiqué à ces accusations, le chef de la police fédérale, Ibrahim K. Idris, s’est dit « très inquiet », et a désigné une équipe spécifique pour mener une « enquête discrète et impartiale », rejoignant en cela, le président nigérian Muhammadu Buhari qui s’était également déclaré en début de semaine, « inquiet et choqué » par ces accusations.
Idris a ajouté que des commandants de police avaient reçu l’ordre de renforcer la sécurité dans les camps afin d' »assurer la sécurité de tous les déplacés et (…) que tout criminel soit puni selon la loi ».
HRW dit avoir recensé en juillet dernier, 43 femmes et filles dans sept camps de déplacés de Maiduguri, capitale de l’Etat du Borno (nord-est), qui ont été abusées sexuellement par des responsables de camps, des policiers et des soldats. Parmi ces femmes, quatre ont affirmé avoir été violées et 37 autres avoir été forcées à avoir des relations sexuelles avec ces responsables en échange de fausses promesses de mariage ou d’aide médicale et financière.
Selon l’organisation de défense des droits de l’homme, la précarité dans laquelle vivent les déplacées les rendent vulnérables face aux abus et à l’exploitation: « dans certains cas, les hommes utilisent leur position de pouvoir et des cadeaux sous la forme de nourriture ou d’objets de première nécessité pour avoir des relations sexuelles avec ces femmes », explique HRW dans son rapport.