Le parquet sud-africain maintient les charges retenues contre le ministre des Finances
L’accusation de fraude portée contre le ministre sud-africain des Finances continue de faire des vagues en Afrique du Sud, où le parquet a démenti ce dimanche, avoir décidé d’abandonner les charges retenues contre Pravin Gordhan, en réaction à une publication du journal sud-africain City Press.
Le journal avait rapporté que le bureau du procureur, Shaun Abrahams avait rédigé une lettre dans laquelle il annonce « son intention d’abandonner les charges » contre le ministre des Finances. Il précise même que « la lettre sera envoyée aux avocats » de Gordhan, avant sa comparution devant la justice prévue ce mercredi 2 novembre.
Mais pour Luvuyo Mfaku, porte-parole du procureur, il s’agit « du plus gros tissu de mensonges » qu’il n’avait jamais entendus, précisant toutefois que Shaun Abraham « étudiait l’affaire ». « Donnez-lui du temps pour se faire son idée. Il va bientôt décider », a-t-il ajouté.
Gordhan est soupçonné d’avoir favorisé en 2010, les conditions du départ à la retraite d’un haut fonctionnaire avec d’avantageux bonus. Cette affaire a créé une atmosphère morose au sein de l’ANC, le parti au pouvoir.
Alors que le ministre lui-même dénonce un « harcèlement » motivé par des considérations politiques et derrière lequel plane l’ombre du président Jacob Zuma, avec lequel il entretient des relations tendues, plusieurs poids lourds de l’ANC dont le vice-président Cyril Ramaphosa, et le chef des députés de l’ANC, Jackson Mthembu, ont apporté publiquement leur soutien à Gordhan.
Plus de 80 chefs d’entreprise ont aussi pris fait et cause pour le ministre, très apprécié des marchés pour sa droiture et sa bonne gestion des deniers publics.
Plusieurs partis de l’opposition, mais aussi des figures historiques de l’ANC, parmi lesquelles des compagnons de route du défunt ex-président Nelson Mandela (1994-1999), ont appelé à manifester mercredi à Pretoria devant le tribunal pour apporter leur soutien à Gordhan.
