Ayrault : La France «n’abandonnera pas Bangui»
Le ministre français des affaires étrangères Jean-Marc Ayrault, a promis lors d’une conférence de presse tenue jeudi à Paris, que la France ne laisserait « pas tomber la Centrafrique », au moment où son homologue de la Défense, Jean-Yves Le Drian, est attendu ce dimanche et lundi à Bangui, pour mettre officiellement fin à l’opération militaire Sangaris dans ce pays encore extrêmement fragile.
Ayrault s’exprimait en marge d’une réunion internationale à Paris consacrée aux opérations de maintien de la paix en milieu francophone. « Bien entendu, nous ne laissons pas tomber la Centrafrique », a rassuré le chef de la diplomatie française, précisant que « Sangaris était une opération difficile, risquée, qui a été menée à bien. Il était légitime que le relais étant pris par la Minusca (force de l’ONU), l’opération s’arrête ».
L’opération Sangaris a été enclenchée en décembre 2013 pour tenter de mettre fin aux tueries et au chaos dans lequel était plongé la Centrafrique depuis le renversement du président, François Bozizé par une rébellion majoritairement musulmane, la Séléka. Le coup d’Etat avait entraîné une contre-offensive des milices anti-Balaka majoritairement chrétiennes.
L’intervention de la force française, puis celle de l’ONU, ont réduit les tueries mais n’ont pas réussi à stabiliser définitivement la situation sécuritaire dans ce pays classé parmi les plus pauvres au monde.
Malgré la fin annoncée de l’opération Sangaris, quelque 350 militaires français resteront quand même en République Centrafricaine (RCA), dont une unité équipée de drones tactiques au sein de la Minusca, qui compte quelque 10.000 hommes.
Des attaques de groupes armés dans plusieurs localités de province ont fait plusieurs dizaines de morts ces dernières semaines. Et des violences meurtrières ont secoué Bangui en début de semaine lors de manifestations organisées par la société civile pour dénoncer « la passivité » de la force de l’ONU face aux groupes armés.