Le président Zuma soutient publiquement son ministre des Finances accusé de fraude
Le président sud-africain Jacob Zuma a officiellement renouvelé son soutien à son ministre des Finances, Pravin Gordhan accusé de fraude et ce malgré les vives tensions qui les opposent en coulisses et divisent le parti au pouvoir, le Congrès national africain (ANC- African National Congress).
Lors d’une séance de questions orales au Conseil national des provinces, la chambre haute du Parlement, le président Zuma a assuré que Gordhan a le soutien du gouvernement, «tout en respectant l’indépendance de la procédure et du parquet».
Le début de cette séance de questions a d’ailleurs été perturbé, comme souvent lorsque Zuma prend la parole devant le Parlement, par des élus des Combattants pour la Liberté Economique (EFF-opposition radicale). « Voleur », « assassin », « violeur », lui ont-ils lancé à la face, avant d’être expulsés de la salle.
Le chef de l’Etat a nié toute influence sur les poursuites lancées par la justice contre Gordhan. « Cette affaire n’a jamais été discutée avec le procureur général…Il (Gordhan) est innocent tant qu’un tribunal ne le jugera pas coupable », a insisté ZUMA.
Le président sud-africain a aussi écarté toute intervention pour suspendre ces poursuites, afin, dit-il, de ne pas faire de son pays une « République bananière ».
Plusieurs poids lourds de l’ANC ont également apporté publiquement leur soutien au ministre des finances, dont le vice-président, Cyril Ramaphosa, et le chef des députés de l’ANC, Jackson Mthembu qui réclame en revanche, la démission de Jacob Zuma.
Pravin Gordhan est convoqué par la justice le 2 novembre, pour répondre des chefs d’accusation de fraude qui pèsent sur lui. Il est soupçonné d’avoir favorisé les conditions du départ à la retraite d’un haut fonctionnaire en 2010, lors de son premier mandat aux Finances (2009-2014). Cette affaire suscite de vives tensions au sein du Congrès national africain (ANC).