Trois morts et des blessés lors de la journée « Ville morte » à Bangui contre l’ONU
La journée «Ville morte», décrétée lundi en Centrafrique à l’appel du groupe de travail de la société civile pour exiger le départ de la Minusca, s’est soldée par la mort d’au moins trois personnes et de nombreux blessés.
Dans la capitale Bangui, des habitants avaient érigé des barricades dans plusieurs quartiers pour bloquer la circulation des taxis, alors que presque toutes les activités étaient paralysées. Aucune structure même de l’Etat n’a ouvert ses portes. Tous les marchés sont restés fermés.
La mobilisation a néanmoins dégénéré lors d’affrontements entre les forces de la Minusca et les manifestants dans le 1er arrondissement, faisant trois civils tués et trois autres blessés, selon la police.
Face à cette situation tendue, l’archevêque de Bangui, Cardinal Dieudonné Nzapalaïnga a appelé au calme. « Je lance un appel au gouvernement qui a pour mission de protéger les Centrafricains », a-t-il poursuivi,
Niant l’implication de ses forces dans l’incident, la Minusca affirme être toujours du côté des autorités et de la population Centrafricaine. Suite à ces incidents, la journée des Nations-Unies qui devait être célébrée lundi à Bangui, a été reportée à une date ultérieure. Le gouvernement a de son côté, condamné l’initiative de la coordination de la société civile.
La Centrafrique peine à se relever du chaos de la guerre civile provoquée en 2013, par le renversement de l’ex-président François Bozizé par des rebelles séléka (coalition en sango) majoritairement musulmans, suivi d’une contre-offensive des milices anti-balaka, majoritairement chrétiennes.