L’appel de l’opposition à des « villes mortes » contre Kabila suivie à Kinshasa
L’opération « villes mortes » lancée en RDC, par l’opposition en guise de « carton jaune » au président congolais, Joseph Kabila, exigeant son départ du pouvoir en décembre prochain, a été largement suivi à Kinshasa, contrairement aux autres villes du pays.
A Kinshasa, les rues sont restées désertes toute la matinée, la circulation y était pratiquement inexistante, la quasi-totalité des commerces des boutiques et magasins étaient fermées. La ville de plus dix millions d’habitants n’a pas connu son rythme d’activités habituel.
Les autorités policières ont fait état de quelques « caillassages » de voiture et tentatives d’incendier des pneus sur la chaussée, mais la situation est restée globalement calme. La police et l’armée ont été d’ailleurs déployées en force autour du Palais du peuple (Parlement) et dans plusieurs « quartiers chauds ».
Cependant, à Lubumbashi, fief de l’opposant en exil, Moïse Katumbi dans le sud-est du pays, l’activité était normale. La veille les autorités avaient exhorté sur les médias publics locaux, « la population à vaquer normalement à ses occupations », avertissant que les fonctionnaires qui ne viendraient pas travailler mercredi, seraient sanctionnés.
A Goma, le mot d’ordre de « villes mortes » a été diversement suivi. La circulation a été normale mais la majorité des boutiques sont restées fermées. A l’Est du pays, la ville de Bukavu, sur la rive sud du lac Kivu, l’appel du «Rassemblement» (opposition) a été globalement ignoré. Bukavu est le fief de Vital Kamerhe, un des dirigeants de l’opposition ayant participé au « dialogue national » et qui fait figure de favori pour prendre la tête du gouvernement dans les prochaines semaines.
L’UDPS a rejeté cet accord qui, selon elle « impose unilatéralement (à la tête de l’État) Kabila en violation flagrante de la Constitution » et a appelé à un « dialogue réellement inclusif » pour sortir le pays de la crise politique qu’elle traverse depuis la réélection contestée de Kabila en 2011.
Dans ce climat d’incertitude dans le pays, l’ONU a renforcé les effectifs de ses Casques bleus à Kinshasa en prévision d’éventuelles violences.