ONEP : « Gabonisation » ou pas de négociation !
Mardi dernier à Libreville, les membres de l’Organisation Nationale des Employés du Pétrole (ONEP) ont menacé d’arrêter leurs prestations lors d’une conférence de presse. Pour cause, ils réclament une meilleure répartition des postes de responsabilité dans les entreprises pétrolières gabonaises. Bref, ils veulent la « Gabonisation » des cadres, lesquels sont, actuellement, pour la plupart, des étrangers.
En effet, selon des statistiques du Ministère des Mines, du Pétrole et des Hydrocarbures, les expatriés occupent une proportion de 83 % des postes de responsabilité de la trentaine de compagnies pétrolières que compte le Gabon. Ainsi, l’ONEP, exaspérée par cette inégalité flagrante, veut contraindre l’Etat à satisfaire ses revendications, à savoir, réserver plus de postes de responsabilités aux nationaux et assurer leur formation en vue d’acquérir de l’expertise. Accessoirement, l’ONEP se bat également pour plus d’équité en ce qui concerne les avantages sociaux du personnel des entreprises pétrolières et contre les recrutements illicites sur des bases népotistes ou par trafic d’influence.
Ce n’est pas la première fois que les gabonais travaillant dans le pétrole s’insurgent, à en croire Guy-Roger Aurat Reteno, Secrétaire Général de l’ONEP: « Ça fait 7 ans que nous dénonçons les problèmes. En 2004, nous étions en grève, en 2006, en 2007, en 2008 et en 2010. Pour les mêmes problèmes ». Pourtant, en octobre 2010, l’Etat gabonais avait une nouvelle fois promis de donner une suite favorable à des réclamations similaires. Mais, jusque là, il tarde à réagir. Ce qui risque de lui coûter très cher, le pétrole soutenant à hauteur de 60 % l’économie gabonaise. L’administration gabonaise a donc intérêt à revoir ses positions au plus vite.