Le Burundi obligé de coopérer malgré son retrait de la CPI
Le porte-parole du secrétaire général des Nations Unies, Stéphane Dujarric a indiqué ce mercredi, que le Burundi est dans l’obligation de coopérer avec la Cour pénale internationale pour toute enquête ou procédure pénale ouvertes avant son retrait approuvé à la majorité par son parlement.
Aux premières heures de la matinée de mercredi, les députés burundais se sont exprimés largement en faveur du retrait de leur pays de la CPI, afin de mettre fin aux procédures de la juge Fatou Bensouda qui avait lancé en avril dernier, un examen préliminaire sur des meurtres, tortures et viols commis dans ce pays.
«Conformément aux dispositions du Statut de Rome, une telle décision serait effective un an après sa notification» a indiqué Stéphane Dujarric, précisant que «tout Etat partie qui décide de se retirer de la Cour, est encore obligé de coopérer avec toute enquête ou procédure pénale entamée avant la date effective du retrait».
Selon lui, le Bureau des affaires juridiques et de la section Traité des Nations unies n’a pas encore reçu une demande formelle des autorités burundaises l’informant de la décision de Bujumbura de quitter la Cour pénale internationale (CPI).
Le Burundi avait signé le statut de Rome en janvier 1999 et l’avait ratifié en septembre 2004.
Le régime burundais a fait l’objet ces dernières semaines d’une série d’accusations de la part de l’ONU, pour son implication présumée dans les violences et disparitions forcées dans le pays.
Le 20 septembre, un rapport de l’ONU avait accusé le pouvoir à Bujumbura d’être responsable de graves violations des droits, systématiques et constantes, et mis en garde contre de possibles « crimes contre l’humanité » et un « grand danger de génocide ».
Dans leur bras de fer avec les Nations Unies, les autorités burundaises ont déclaré persona non grata, les trois experts de l’ONU auteurs du rapport du 20 septembre, et suspendu toute collaboration avec le bureau du Haut Commissariat de l’ONU aux droits de l’Homme à Bujumbura, accusé de « complicité » dans l’élaboration de ce même rapport très accablant pour les dirigeants burundais.