L’appel de l’opposition à une ville morte boudé par les Gabonais
L’opération ville morte lancée par l’opposition gabonaise n’a pas connu le succès escompté par les meneurs et à leur tête, l’opposant Jean Ping qui, dans son bras de fer avec le président Ali Bongo qui a prêté serment devant le Conseil constitutionnel, avait appelé les Gabonais à paralyser le pays, ce jeudi 6 octobre, par la cessation des activités économiques.
La plupart des marchands ont préféré ignorer les appels à une journée ville morte. «Une journée fermé», c’est en fait beaucoup de pertes pour le pays et les commerçants. «Si, pendant cette rentrée scolaire, nous fermons boutique, c’est un manque à gagner énorme ! Toutes ces manifestations, c’est du passé parce que le président est déjà élu et même confirmé», explique l’un de commerçants à Libreville.
Mercredi soir, le syndicat libre des transporteurs terrestres du Gabon (Syltteg) a appelé les chauffeurs de taxi à paralyser les transports publics mais cet appel n’a pas été entendu par les membres de la corporation.
A Libreville, le mot d’ordre n’a pas été respecté et complètement ignoré dans d’autres grandes villes du pays. Conséquence ce jeudi, les différentes villes ont tourné normalement, comme si de rien n’était.
Les banques et les administrations ont ouvert, comme à l’accoutumée. Des fonctionnaires forment même des files devant l’entrée des établissements bancaires pour percevoir leur salaire.
C’est la seconde fois que l’opposition appelle à une journée ville morte sans que la recommandation ne soit suivie. Le gouvernement a publié un communiqué mercredi soir, appelant les travailleurs à vaquer à leurs occupations.
Cinq semaines après le début des violences, les deux camps continuent à donner deux versions et deux bilans. Le pouvoir parle de quatre personnes mortes dont un policier et plus d’une centaine de blessés et l’opposition avance entre 50 et 100 morts.