La Côte d’Ivoire perd 40.000 Tonnes de cacao au profit des pays non producteurs
Un responsable de la filière Cacao en Côte d’Ivoire a révélé lors d’une conférence de presse, que quelque 40.000 tonnes de cacao récoltés dans ce pays, premier producteur mondial, ont été exportées illégalement vers des pays non producteurs, qu’il n’a pas cité nommément.
Selon Lambert Kouassi Konan, le président du Conseil café-cacao qui gère la filière, « les fraudes transfrontalières ont repris de plus belle» en Côte d’Ivoire et que « des pays non producteurs sont devenus exportateurs de cacao ».
En exportant illégalement le cacao, certains marchands échappent au système fiscal ivoirien.
Lorsque le pays était divisé en deux à cause de la crise militaro-politique de 2002, une partie de la production du nord du pays partait notamment au Mali et au Burkina Faso.
L’organe de gestion et de régulation de la filière dit avoir été « sensibilisé sur ce fléau depuis l’année dernière ».
Mercredi, le gouvernement a annoncé que le prix garanti qu’il assure aux paysans pour la prochaine campagne (2016/2017 – à partir du 1er octobre) serait de 1.100 francs CFA (1,7 euro), soit une hausse de 10% par rapport aux 1.000 francs CFA de la dernière campagne, qui était déjà un record.
Konan a promis d’équiper les forces de sécurité de matériels performants pour renforcer la lutte contre la fuite du cacao. Mais espère surtout que le prix élevé pour la prochaine campagne va dissuader les candidats à frauder et rendre plus efficace la lutte contre la fuite de la production ».
La production et les exportations de cacao de Côte d’Ivoire ont baissé lors de la campagne 2015-2016 par rapport à la campagne 2014-2015, avait annoncé le gouvernement ivoirien, précisant que cette baisse était « due essentiellement aux perturbations climatiques » et notamment « à la sécheresse ».
La filière du cacao qui est une source de revenue vitale pour l’économie ivoirienne, représente 15% du PIB, plus de 50% des recettes d’exportation et surtout, les deux tiers des emplois et des revenus de la population, selon la Banque mondiale.