Gabon: Jean Ping se proclame toujours «président élu»
Deux jours après la prestation de serment par le président Ali Bongo, réélu pour un second septennat, l’opposant Jean Ping refuse d’admettre la victoire de son adversaire et continue de se proclamer «président élu».
Ping demande même à la communauté internationale de «prendre des sanctions ciblées» notamment le «gel des avoirs à l’étranger et des interdictions de voyager», contre les responsables de ce qu’il juge de «coup d’état militaro-électoral».
L’appel au dialogue d’Ali Bongo ne semble pas trouvé un écho favorable dans le camp de l’opposition.
«L’imposteur appelle au dialogue. Quel dialogue ?», a martelé Ping, en référence à la main tendue d’Ali Bongo en faveur d’un «gouvernement d’ouverture».
«Voilà quelqu’un qui a été désavoué par le peuple et battu dans les urnes, qui demande à celui à qui il a volé l’élection de venir dialoguer avec lui ! (…) Nous n’irons à aucun dialogue sous l’égide de cet imposteur» a insisté l’opposant.
Prônant une « résistance active », Jean Ping a également appelé à observer le 6 octobre une « journée nationale de recueillement pour nos morts (…) tués par ce pouvoir » durant la crise post-électorale.
L’opposant a d’ailleurs demandé «à Amnesty international et au procureur de la Cour pénale internationale (CPI) de venir au Gabon faire toute la lumière sur les assassinats, les disparitions et les violations des droits de l’homme ».
Sur la possibilité de former un gouvernement parallèle au gouvernement officiel, Jean Ping a répondu qu’ « on ne se précipite pas à former un gouvernement alternatif, mais nous y pensons ».
Le nouveau Premier ministre Emmanuel Issoze Ngondet a annoncé jeudi que la composition de son gouvernement serait connue dimanche. Il avait été nommé mercredi soir, au lendemain de la prestation de serment du président Bongo, 57 ans, pour un second mandat.
La Cour Constitutionnelle avait validé la victoire d’Ali Bongo (50,66%) le 24 septembre, rejetant la requête de M. Ping (47,24%) qui dénonçait des fraudes.