Défection de plusieurs jeunes Tchadiens des rangs de Boko Haram
Plusieurs jeunes Tchadiens, anciens membres du groupe terroriste nigérian Boko Haram ayant fait défection, ont été présentés cette semaine, au cours d’une cérémonie présidée par le gouverneur de la région du lac Adoum Forteil, une zone considérée comme porte d’entrée des combattants de Boko Haram.
Ils sont une soixantaine de jeunes, dont trois femmes, tous originaires de la région du Lac, qui ont abandonné leurs armes et explosifs pour regagner la légalité.
Mais ce ralliement en masse suscite des débats. Pour nombre de Tchadiens, Boko Haram n’est pas un mouvement politico-militaire et ses membres ne peuvent pas décider de déposer les armes et faire la paix avec le gouvernement.
Pour le politologue et constitutionnaliste, le professeur Ahmat Mahamat Hassan «le groupe n’arrive pas à avoir un ralliement, les jeunes ne croient plus en Boko Haram ».
Par contre pour les membres de l’Association pour la Défense des droits de l’Homme, ce ralliement est une plaisanterie de mauvais goût. Banadji Boguel Pyrhus, vice-président de l’organisation, ne sait pas s’ils souhaitent «infiltrer pour organiser des attentats» car il doute de la sincérité de ces repentis.
Cependant, le gouverneur de la région du Lac Adoum Forteil rassure l’opinion nationale et promet de surveiller les combattants repentis du groupe islamiste.
Compte tenu de l’insécurité qui prévaut dans cette zone, la région du Lac est toujours sous le régime de l’état d’urgence instauré depuis novembre 2015.