Sénégal : La BOAD contre la crise énergétique
Confrontée à une grave crise énergétique, le Sénégal cherche des solutions partout, notamment dans les institutions sous-régionales. C’est dans cette optique que le ministre sénégalais de l’Energie, Karim Wade, s’était rendu, la semaine dernière, à Lomé au siège de la Banque Ouest-Africaine de Développement (BOAD). En retour, celle-ci vient de faire savoir qu’elle va octroyer un prêt de 25 milliards de FCFA (50 millions de dollars) au Sénégal destiné à l’acquisition de groupes électrogènes conteneurisés. C’est donc une bonne nouvelle pour le Sénégal. En effet, le lot de matériel à acheter, dont les capacités unitaires vont de 1,5 à 3 MW, va apporter au pays 70 MW d’énergie électrique, une puissance précieuse en ce moment de crise.
Continuant sur la même lancée, la BOAD a proposé au Sénégal des solutions à la fourniture électrique de l’Aéroport International Blaise Diagne et, également, l’évacuation de la production énergétique émanant de la centrale à charbon de Sendou. Pour ce faire, l’institution financière sous-régionale s’est déclarée prête à mettre à la disposition de la Société Nationale d’Electricité (SENELEC) une enveloppe de 10 milliards de FCFA (20 millions de dollars), initialement destinée à un autre projet. De même, la BOAD va soutenir les travaux d’agrandissement et d’amélioration des capacités des centrales de Tambacounda et Boutoute.
L’investissement du gouvernement sénégalais pour remédier à cette crise est certes louable. Mais, la solution des groupes électrogènes n’est pas à la portée de toutes les bourses. Selon certaines statistiques, 76,6 % des entreprises sénégalaises du secteur moderne ont pu acquérir ce matériel en 2010 et, ainsi, surmonter les délestages. Par contre, sur la même période, seulement 30 % de celles du secteur informel ont fait de même. Pourtant, ce dernier secteur n’est pas négligeable, comme dans la majorité des pays africains.