Gabon: la proposition de dialogue du président Ali Bongo rejetée par Jean Ping
La proposition du président gabonais Ali Bongo Ondimba de « rencontrer » son rival, Jean Ping, malgré le contentieux électoral qui les oppose « afin que plus aucun Gabonais ne trouve la mort sous prétexte d’une revendication démocratique dont les mécanismes de résolution sont prévus par la loi et connus de tous », a été rejetée par son opposant.
Le porte-parole du gouvernement, Alain-Claude Bilie-By-Nzé, avait annoncé mardi la proposition, relevant par la même occasion que « des voix irresponsables (…) qui incarnent une violence politique jamais atteinte, promettent une instabilité durable si le résultat de la Cour ne leur était pas favorable ».
L’équipe de Jean Ping a immédiatement rejeté la proposition de dialogue d’Ali Bongo Ondimba, lors d’une conférence de presse tenue mercredi à Libreville. « Comment envisager une telle rencontre, alors que la vérité des urnes n’est pas rétablie ? », a affirmé le porte-parole de Jean Ping, Gaspard Ntoutoume.
Ce dernier est allé plus loin en demandant l’ «ouverture d’une enquête internationale pour faire toute la lumière sur les nombreux morts enregistrés depuis le 31 août ».
Le porte-parole du candidat malheureux de l’élection présidentielle du 27 août 2016 a parlé de « dizaines de Gabonais tués » lors des violences post-électorales et l’assaut contre le QG de l’opposant alors que le gouvernement évoque, de son côté, un bilan de quatre morts.
Jean Ping a saisi la Cour constitutionnelle le 8 septembre pour demander le recomptage des voix dans la province du Haut-Ogooué où son adversaire Ali Bongo avait obtenu 95% des voix pour 99% de participation, selon les résultats de la Commission électorale (Cénap).
La Cour dispose d’un délai de quinze jours – jusqu’à vendredi 23 septembre – pour trancher.