Mali: Les nouveaux affrontements font craindre une reprise des hostilités
Les affrontements meurtriers entre combattants du Groupe d’autodéfense touareg Imghad et alliés (Gatia, pro-gouvernemental) et Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA, ex-rébellion à dominante touareg) qui se sont produits vendredi à Intachdayte, à 85 km au nord-est de Kidal, font craindre une reprise des hostilités dans le Nord du Mali.
Ces combats ont fait six morts et un disparu, selon Almou Ag Mohamed, porte-parole de la CMA, alors qu’un combattant du Gatia, Mohamed Ag Télouf parle lui de 15 tués. Une source sécuritaire étrangère basée dans le nord et un élu municipal de kidal ont indiqué que la situation était toujours tendue dans la zone après ces affrontements.
La CMA a affirmé que c’était le Gatia qui a déclenché l’attaque vendredi à Intachdayte, dénonçant « une énième violation du cessez-le-feu » par les groupes pro-gouvernementaux. Dans un communiqué, l’ex-rébellion à dominante touareg « prévient qu’elle ne peut demeurer indifférente à ces agressions des milices qui bénéficient des équipements et de la logistique de l’armée nationale du Mali ».
Des affrontements meurtriers entre la CMA et le Gatia s’étaient déjà produits en août pour le contrôle de Kidal, bastion de l’ex-rébellion. Des réunions s’étaient ensuite tenues entre les protagonistes à Bamako, sans parvenir à régler le différend.
Le nord du Mali est tombé en mars-avril 2012 sous la coupe de groupes jihadistes liés à Al-Qaïda. Ces groupes en ont été en grande partie chassés à la suite du lancement en 2013, à l’initiative de la France, d’une intervention militaire internationale, qui se poursuit actuellement.
Mais des zones entières échappent toujours au contrôle des forces maliennes et étrangères, malgré la signature en mai-juin 2015 d’un accord de paix à Alger, censé isoler définitivement les jihadistes.