Ali Bongo et Jean Ping font pression sur le conseil constitutionnel
Les proches de l’opposant gabonais Jean Ping, candidat malheureux de la présidentielle du 27 août remportée par le sortant Ali Bongo Ondimba, ont appelé jeudi la Cour constitutionnelle à se « mettre au service de la vérité » pour trancher le contentieux post-électoral.
Ils répondaient ainsi aux avocats d’Ali Bongo qui ont déposé mercredi leurs mémos de réponse à la Cour, ajoutant de nouveaux éléments qui accusent le candidat Jean Ping de « fraudes » dans trois autres provinces, notamment l’Ogooué-Maritime, le Woleu-Ntem et le Estuaire.
Lors d’un point presse, l’ancien vice-président de la République Divungui Didjob Di Dinge, entouré des principaux soutiens de Jean Ping, a déclaré que les juges constitutionnels « doivent se mettre au service de la vérité des urnes, afin que le Gabon retrouve la paix ».
Pour lui, « dans la grave crise politique » que traverse le Gabon, l’avenir démocratique repose entre les mains de la Cour, dont il a cité chacun des neufs juges par leurs noms.
L’opposant Jean Ping a en effet saisi la Cour pour contester les résultats provisoires de l’élection présidentielle du 27 août. Il demande un nouveau décompte des voix dans le Haut-Ogooué, où le président sortant a obtenu plus de 95% des voix avec un taux de participation proche de 100%, lui permettant ainsi de l’emporter au niveau national.
Le camp Ali Bongo ne s’oppose pas à ce nouveau décompte des voix dans le Haut-Ogooué, mais estime que « seuls les procès-verbaux (PV) détenus par la Commission électorale nationale (Cénap) font foi » indiquait jeudi, un des conseillers juridiques du président, M. Ali Akbar Onanga.
Le conseiller de Ali Bongo accuse Jean Ping d’avoir fabriqué « de faux PV », ajoutant que le dossier présenté par l’opposant à la Cour constitutionnelle était de toute façon incomplet, avec 174 PV de bureaux de vote sur un total de 297.
Concernant la « présence d’experts internationaux et des représentants des parties lors du recomptage » demandée par Ping, le camp Bongo considère par ailleurs qu’elle « n’est pas légale ».
Le camp Bongo a « sollicité l’irrecevabilité de la requête ainsi que l’inéligibilité de Jean Ping », en se basant sur « la série de violences et d’exactions commises à l’instigation de Jean Ping », et sur le fait qu’il « s’est autoproclamé président élu » en violation de la Constitution, a conclu M. Onanga.