Les Journalistes Kenyans réclament justice après la mort de deux de leurs collègues
Les journalistes kenyans ont organisé une série de manifestions dans plusieurs villes du pays, dont la capitale, Nairobi, après la mort de deux de leurs collègues, tués selon eux, pour leur travail.
Les manifestants jugent leur métier de plus en plus risqué et disent être victimes du harcèlement de responsables politiques.
Les journalistes se sont mobilisés ce jeudi au lendemain de la mort d’un collègue de Kitale, tué par trois hommes armés d’une kalachnikov.
Selon ses confrères, la mort de Dennis Otieno, journaliste indépendant, est liée à son travail.
La semaine précédente, un journaliste du groupe Standard Digital, John Masha, est décédé chez lui, une mort que sa famille attribue à un empoisonnement.
Le secrétaire général du syndicat des journalistes du Kenya, Eric Oduor a pour sa part, lié ce décès à des plaintes d’un politicien local mécontent d’un article de Masha.
«La Constitution est notre carte de presse» ou «les reporters méritent de rentrer sain et sauf auprès de ceux qui leur sont chers», sont quelques slogans qu’on pouvait lire sur les pancartes de la centaine de journalistes rassemblées dans le centre de la capitale Nairobi. D’autres manifestations, moins suivies, ont été organisées à Nakuru (centre-ouest), Kitale (ouest) et Eldoret (ouest).
Victor Bwire, directeur adjoint du Conseil des médias kényans, a quant à lui rappelé que plusieurs morts récentes de journalistes n’ont toujours pas été élucidées.
L’histoire du kenya est jalonnée d’assassinats politiques. Le pays occupe la 95e place (sur 180 pays) du classement mondial de la liberté de la presse établi par l’organisation Reporters sans frontières. En mai 2015, RSF avait appelé le secrétaire d’Etat américain John Kerry, alors en visite au Kenya, à aborder la question de la sécurité des journalistes avec les autorités kényanes.