L’Eglise catholique menace de se retirer du dialogue national en RDC
L’Église catholique en République démocratique du Congo (RDC), a menacé dans un communiqué publié mardi, de se retirer du «dialogue national» si ce forum politique tourne à des tractations pour un «mandat déguisé» au profit du président Joseph Kabila.
La Conférence épiscopale nationale du Congo (Cenco) a rappelé dans son communiqué, que sa présence à ce dialogue est soumise aux conditions d’une participation, la plus large possible de «grandes familles politiques» du pays et «le respect de la Constitution», interdisant à Kabila de se représenter au terme de ce mandat.
«La Cenco ne pourra pas maintenir sa participation à ce dialogue si le respect de ces exigences fondamentales n’était plus assuré», ont déclaré les évêques congolais.
L’abbé Donatien Shole, délégué de la Cenco au «dialogue», s’est dit satisfait des efforts pour rallier aux discussions certains membres du «Rassemblement», la coalition récemment constituée autour de l’opposant historique, Étienne Tshisekedi.
Néanmoins, a-t-il prévenu, «si jamais ils se mettent à négocier ce qui pourrait ressembler à un mandat déguisé, nous quitterons le dialogue».
Le «dialogue national» s’est ouvert le 1er septembre sous l’égide d’une facilitation de l’Union africaine (UA), et est censé permettre à la RDC de sortir de sa crise politique et de conduire à l’organisation des élections dans le pays.
Une frange minoritaire de l’opposition a accepté d’y participer et les travaux n’ont pas véritablement commencé, les parties s’étant surtout employées jusque-là, à se mettre d’accord sur le nombre de délégués.
Tshisekedi boude ce forum, perçu par les réfractaires comme un «piège», et conditionne sa participation à une série de préalables dont la libération des prisonniers politiques.
L’Église catholique a joué un rôle de premier plan dans le processus de démocratisation engagé en RDC au début de la décennie 1990, et son retrait du «dialogue national» risquerait d’entamer fortement la crédibilité de celui-ci.