Gabon: des heurts après l’annonce de la réélection d’Ali Bongo
L’annonce ce mercredi de la réélection du président sortant Ali Bongo Ondimba à la présidentielle de samedi dernier pour un second mandat de sept ans, a provoqué des heurts à Libreville et Port Gentil.
Selon les résultats officiels proclamés par la Commission nationale électorale autonome et permanente (CENAP), Ali Bongo a été réélu avec 49,80% des suffrages exprimés contre 48,23% pour son principal adversaire, Jean Ping, candidat de l’opposition.
Au regard des résultats proclamés Ali Bongo Ondimba obtient une victoire très serrée avec 177.722 voix contre 172.128 pour Jean Ping, soit une différence de 5.594 voix. Les huit autres candidats qui étaient en lice, se partageant donc 1,97% des suffrages pour cette présidentielle dont le taux de participation annoncé est de 59, 46 %.
Peu après l’annonce des résultats, des affrontements ont éclaté à Libreville la capitale du pays et Port-Gentil, entre partisans des deux candidats.
Auparavant, les représentant de l’opposition et ceux de la majorité au sein de la CENAP, réunis en plénière n’ont pu accorder leur violon sur les résultats sortis des urnes. L’un des représentants de l’opposition a même claqué la porte du siège de la CENAP, dénonçant un vote qui consistait à valider le vol de l’élection.
Selon plusieurs source c’est le décompte des voix dans la province du Haut-Ogooué, fief de l’ethnie Téké du président Ali Bongo Ondimba qui serait à l’origine des tensions. Selon le procès-verbal de la Cenap, le président sortant y aurait recueilli 95,46% des suffrages pour un taux de participation de 99,93%, ce que conteste l’opposition qualifiant ces résultats d’«aberrants». L’autre point de discorde serait le décompte des suffrages dans leur ensemble. L’opposition exige un nouveau décompte «bureau par bureau».
En attendant, plusieurs manifestants du camp de l’opposition se sont rassemblés dès l’annonce des résultats, aux abord du siège de la Cenap, criant «Ping président».
Les forces de l’ordre ont tenté de les disperser à l’aide de gaz lacrymogènes et de grenades assourdissantes, mais elles ont été vite débordées. Le siège de l’assemblée nationale du Gabon à Libreville a été incendié mercredi soir par des manifestants.
L’opposition affirme que plusieurs manifestants ont été blessés, des informations aussitôt démenties sur Twitter, par le porte-parole du gouvernement, Alain-Claude Bilie-By-Nze évoquant des «fausses informations visant à mettre en péril l’État de Droit».