Des chômeurs tunisiens bloquent un important site de production de phosphates
La production de phosphate, un secteur stratégique dans l’économie tunisienne, est à l’arrêt à Metlaoui, l’un des principaux sites du bassin minier en Tunisie, en raison de protestation de chômeurs.
Selon, le responsable de la communication de la Compagnie des phosphates de Gassa (CPG), Ali Ouchetti, les ouvriers qui devaient monter dans le bus pour rejoindre les sites de production ont été empêchés par les jeunes chômeurs qui ont bloqués toutes les entrées et sorties du bâtiment de la compagnie.
La CPG basée à Gasfa est une entreprise publique, principale employeur de l’une des régions des plus pauvres du pays.
Ces manifestants ont menacé de poursuivre leur action si les «promesses» d’embauches du gouvernement sortant de Habib Essid «ne sont pas tenues». «Les autorités n’ont pas respecté l’accord qui a été conclu. Le gouvernement Essid est parti sans rien faire», a dénoncé Mohamed Jdidi, 45 ans.
Le gouvernement d’union dirigé par Youssef Chahed s’est rapidement saisi de la question, annonçant la tenue d’une réunion à son siège à la Kasbah à Tunis, pour «l’examen du dossier des phosphates dans le bassin minier» et des revndications des manifestants.
Chahed, 40 ans, est entré ce lundi en fonctions avec son équipe qui a fait la passation des pouvoirs avec celle de Habib Essid. Parmi ses grandes priorités figurent la relance de l’activité industrielle du pays, minée par les conflits sociaux depuis la révolution du «Jasmin» de 2011 qui a évincé le régime de Ben Ali.
L’industrie tunisienne des phosphates représentait à cette époque quelque 10% des exportations du pays, et assurait près de 30.000 emplois directs et indirects.
Mais, en cinq ans, la production a été divisée par plus de deux ce qui a aggravé le déficit de la balance commerciale. Le phosphate tunisien utilisé est principalement pour la fabrication d’engrais destinés à l’agriculture.