Zimbabwe : La justice refuse la libération d’un opposant au président Mugabe
La demande de libération conditionnelle de l’un des leaders du mouvement contestataire contre le président Robert Mugabe a été rejetée ce lundi, par la justice zimbabwéenne, quelques jours avant de nouvelles manifestations prévues à Harare, la capitale du Zimbabwe.
Promise Mkwananzi, responsable du mouvement Tajamuka (Nous sommes agités), et quelques 70 personnes, dont des opposants et des commerçants, ont été arrêtés vendredi dernier, pendant ou en marge d’une manifestation organisée dans la capitale pour demander une réforme électorale.
Le juge Tendai Mahwe en charge de l’affaire a refusé la libération sous caution de cet homme, âgé de 31 ans, au motif que de «graves accusations» pesaient sur lui.
Un procès tenu dans une atmosphère tendue, des policiers en tenue anti-émeute et équipés de canons à eau montaient la garde devant le tribunal d’Harare.
La justice doit décider du sort des autres personnes arrêtées mardi.
Vendredi dernier, de violentes échauffourées avaient éclaté dans le centre-ville de Harare, entre la police et les manifestants de l’opposition.
Ce rassemblement avait été autorisé par la justice, et visait à demander une réforme électorale d’ici 2018, alors que Robert Mugabe, au pouvoir depuis 1980, compte se représenter à la magistrature suprême en dépit de son âge très avancé (92 ans).
Depuis plusieurs semaines, le mouvement de contestation anti-Mugabe a pris de l’ampleur malgré la répression du régime. Les manifestants issus, principalement de la société civile, réclament le départ du président, qu’ils accusent notamment d’être à l’origine de la faillite économique du Zimbabwe.
D’autres manifestations sont déjà annoncées pour ce mercredi à Harare, et l’opposition politique prévoit un rassemblement vendredi dans la capitale.