Greenpeace demande la suspension d’un projet de plantation d’hévéas au Cameroun
L’ONG internationale Greenpeace a demandé au Cameroun de suspendre un grand projet de plantation d’hévéas dans le sud en raison des risques de déforestation et de la menace que représenterait ce projet pour une réserve naturelle classée par l’Unesco.
« Greenpeace demande au gouvernement camerounais de suspendre les contrats de Sudcam», la société Sud-Cameroun Hévéa, spécialisée notamment dans la culture de l’hévéa et l’exportation du caoutchouc, écrit l’organisation écologiste dans un communiqué publié jeudi sur son site.
La création par Sudcam, une joint-venture sino-camerounaise, d’une vaste plantation d’hévéas au Cameroun est «de loin le projet agricole dans le bassin du Congo qui est à l’origine de la pire déforestation récente», selon Greenpeace.
L’organisation précise qu’«une récente analyse par Greenpeace des images satellites montre que, depuis 2011, cette société a détruit 5.930 hectares de forêt, 42% de cette déforestation ayant eu lieu depuis un an et demi».
Cette déforestation, couplée au braconnage et à la construction d’un barrage, ainsi qu’à la perspective du lancement d’un projet minier, met en péril la Réserve de faune du Dja, inscrite depuis 1987 comme site du patrimoine mondial de l’Unesco, poursuit Greenpeace.
Située à cheval entre deux régions camerounaises (Est et Sud), cette réserve, dont l’une des frontières se trouve à une centaine de mètres des plantations de Sudcam, offre une «biodiversité exceptionnelle».
La réserve accueille «quatorze espèces de primates comme des gorilles des plaines de l’Ouest et des chimpanzés», d’après l’ONG. C’est aussi le lieu d’habitation depuis des centaines d’années, d’importants groupes de pygmées.
Sudcam a été créée en 2010 par le groupe singapourien GMG Global Ltd (GMG, 80% du capital), filiale de la société publique chinoise Sinochem International et la Société de productions de palmeraies et d’hévéas (Spph, 20% des actions), une entité camerounaise.