Congo : La demande de liberté provisoire du général Mokoko rejetée
La chambre d’accusation de la Cour d’appel de Brazzaville a rejeté jeudi, la demande de mise en liberté provisoire du général Jean Marie Michel Mokoko, formulée par ses avocats. Il restera donc en prison en attendant son procès.
La décision de justice est naturellement contestée par ses avocats, alors que l’Observatoire congolais des droits de l’Homme (OCDH) parle d’une «instrumentalisation de la justice».
Le juge a estimé à l’issue d’une audience à huis-clos, que le prévenu n’offrait pas suffisamment de garanties pour rentrer chez lui et attendre sereinement le jour de son procès public.
Les avocats du général Mokoko ont manifesté leur déception. «C’est une décision de la déception. Aucun élément juridique aujourd’hui ne permet de maintenir le général Jean Marie Michel Mokoko en prison» a déclaré, à la sortie de l’audience, l’un de ses avocats, Eric Yvon Ibouanga.
Pour le directeur exécutif de l’OCDH, Trésor NzilaKendet, la décision du juge vise plutôt à museler tous ceux qui continuent à contester la victoire du président sortant, Denis Sassou N’Guesso, proclamé vainqueur de l’élection présidentielle de mars dernier.
«On voit que c’est l’instrumentalisation de la justice. Est-ce que le fait d’avoir contesté la victoire de Sassou N’Guesso et annoncé les manifestations avec des moyens pacifiques, peut être qualifié comme incitation au trouble à l’ordre public ?» s’est interrogé Trésor NzilaKendet, appelant les magistrats à «ne pas s’amuser avec les droits des citoyens».
Dans l’après midi du mercredi, la cour d’appel de Brazzaville avait notifié au général Mokoko, en présence de ses avocats, une troisième inculpation portant sur «incitation de trouble à l’ordre public».
Le général Mokoko est poursuivi pour atteinte à la sureté intérieure de l’Etat, de détention illégale d’armes et de munitions de guerre ainsi que d’incitation de trouble à l’ordre public. Toutes ces inculpations énoncées mercredi, ont été confirmées ce jeudi par la chambre d’accusation de la cour d’appel de Brazzaville.