L’opposition guinéenne manifeste contre le président Alpha Condé
Des dizaines de milliers de manifestants de l’opposition en Guinée ont défilé sur 15 km, de la banlieue vers le centre-ville de Conakry, pour terminer leur marche à l’Esplanade du stade du 28 septembre, où s’est tenu un meeting géant.
En plus de Cellou Dalein Diallo, chef de l’Union des forces démocratiques de Guinée (UFDG), deux autres candidats malheureux à l’élection présidentielle d’octobre 2015 Faya Millimono, du Bloc libéral (BL), et Papa Koly Kourouma, de Génération pour la réconciliation, l’unité et la prospérité (Grup), se trouvaient eux aussi parmi les leaders de l’opposition présents dans le cortège des manifestants.
«Alpha démission, Alpha incapable, Alpha ça suffit, Alpha tu ne peux pas, les étudiants chôment, nous voulons du travail», scandait la foule arborant des pancartes sur lesquelles est écrit entre autres, «Mort à la dictature», «Non à la stigmatisation», «A bas l’ethnocentrisme» ou encore «Vive la démocratie».
Diallo a salué une «grandiose mobilisation», expression selon lui du «rejet de la dictature et la mauvaise gouvernance de M. Alpha Condé».
Le chef de l’opposition a dénoncé au cours de ce meeting «une gouvernance qui n’a fait que reculer la démocratie et la protection des droits humains, qui a aggravé le chômage des jeunes et augmenté la précarité».
Le président Condé «a mis tout le monde au chômage, il a chassé les miniers, dont Rio Tinto et Vale qui étaient les seuls capables de créer des emplois et d’offrir à notre jeunesse des emplois décents, ils ont tous fermé leurs portes et quitté la Guinée», a-t-il encore martelé.
Cellou Diallo faisait notamment référence au gigantesque projet de Simandou, gisement de minerai de fer dans le sud du pays, dont le groupe minier britannico-australien Rio Tinto a reconnu en juillet, qu’il ne pourrait le mener à bien en l’état actuel des cours mondiaux.
En dépit de cette déconvenue et «le défi que représente le financement du projet», le gouvernement guinéen a affirmé le 4 juillet qu’il mettait «tout en œuvre» pour en assurer le financement, comptant pour cela «sur les parties signataires du cadre d’investissement pour respecter leurs engagements».