Zimbabwe : les opposants s’unissent contre le président Mugabe
Les deux leaders de l’opposition au Zimbabwe, Morgan Tsvangirai et l’ancienne vice-présidente, Joice Mujuru ont présidé ensemble ce samedi, un grand rassemblement d’union contre le régime du vieux président, Robert Mugabe.
Tsvangirai, leader du Mouvement pour le changement démocratique (MDC), et Mme Mujuru, qui a fondé son propre parti en mars dernier, Le peuple du Zimbabwe d’abord (ZPF), ont protesté contre le maintien au pouvoir du président Mugabe et appelé à l’union des forces d’opposition afin d’accéder au gouvernement.
« Si nous sommes ici, c’est parce que nous avons besoin d’un consensus collectif de tous les Zimbabwéens afin de nous assurer que Mugabe entende la voix du peuple », a affirmé Tsvangirai devant la foule massée au stade de Gweru, à quelque 220 kilomètres au sud-ouest de la capitale Harare.
«Je n’ai pas de haine envers Mugabe mais je suis en désaccord avec lui sur le fait qu’à 92 ans, il refuse de céder le trône», a encore dit le leader du MDC.
Des milliers de partisans du MDC vêtue de rouge dont certains scandaient « Mugabe doit partir» et ceux du ZPF ont participé au rassemblement, sous l’œil vigilant de la police anti-émeute.
« Nous voulons que le peuple du Zimbabwe se comporte comme un seul homme et ne soit pas divisé. Aujourd’hui, nous avons trouvé un moyen de travailler ensemble pour faire face aux difficultés que nous traversons », s’est réjouit pour sa part la fondatrice du ZPF.
Veuve de Solomon Mujuru, le premier chef noir de l’armée du pays, Joice Mujuru a occupé plusieurs postes ministériels dans tous les gouvernements depuis l’indépendance du pays, en 1980.
Mais fin 2014, celle qui était pressentie comme la dauphine de Robert Mugabe est évincée de la Zanu-PF, le parti au pouvoir, soupçonnée de comploter contre le régime.
Jouissant d’une forte popularité, elle a créé en mars dernier, sa propre formation dans le but affiché de succéder à Robert Mugabe qui compte se représenter à la présidentielle de 2018, malgré son âge avancé.
La crise économique que traverse le Zimbabwe depuis le début des années 2000, s’est aggravée cette année et le gouvernement est à court de liquidités pour payer les fonctionnaires. Depuis quelque temps, la contestation s’intensifie, un fait rare dans un pays où les manifestations sont fermement réprimées par la police.