L’Ouganda gèle les salaires de plus de 5.500 fonctionnaires « fantômes »
Le gouvernement ougandais a suspendu, les salaires de plus de 5.500 fonctionnaires qualifiés de «fantômes» qui continuaient à être rémunérés sans travailler, apprend-on jeudi à Kampala.
«Dans le cadre du programme en vue de rationaliser le secteur public et combattre la corruption (…), le service public a retiré de ses listes de paie, et ce à partir de juillet, 5.586 fonctionnaires soupçonnés d’être fantômes», a déclaré Muruli Mikasa, le ministre ougandais de la Fonction publique.
Seuls 308.393 employés du gouvernement ont dès lors perçu leur salaire pour le mois de juillet, a précisé le ministre, ajoutant qu’une liste de cas de fraudes présumées est en train d’être soumise à la police et à l’inspecteur général du gouvernement pour des enquêtes plus approfondies et de possibles poursuites.
A la suite d’un audit officiel sur ce dossier, le gouvernement avait commencé en avril à utiliser des données biométriques pour recenser ses fonctionnaires, a précisé le ministre, ajoutant que ces efforts ont été entrepris sur instruction du président, Yoweri Museveni.
Le président Ougandais avait promis en mai, lors de sa prestation de serment pour un cinquième mandat consécutif, de mener une guerre contre la corruption.
La société civile a toutefois souligné par le passé que cette promesse avait été formulée à maintes reprises par le président depuis son accession au pouvoir en 1986, sans que des progrès notables aient été enregistrés sur le terrain.
L’Ouganda est gangréné par une corruption endémique, principalement dans la fonction publique. En 2015, l’ONG Transparency International positionnait ce pays à la 139e place de son classement annuel sur la perception de la corruption, sur un total de 168 pays.