L’ONU réajuste le mandat de ses soldats en Centrafrique
Le Conseil de sécurité a prolongé ce mardi, jusqu’à novembre 2017, le mandat des Casques bleus en République centrafricaine, en tenant compte de l’élection du nouveau président Faustin-Archange Touadéra et de la fin prochaine de l’opération militaire française Sangaris.
La résolution qui a été proposée par la France et adoptée à l’unanimité, prolonge ainsi le mandat de la Minusca (mission de l’ONU en République centrafricaine) jusqu’au 15 novembre 2017 avec le même niveau d’effectifs soit près de 13.000 soldats et policiers.
Le Conseil se réserve cependant la possibilité de réviser ces effectifs à tout moment, car souligne-t-il, «la situation de sécurité s’est améliorée mais reste fragile en raison de la présence de groupes armés».
Avec la réduction des forces françaises de l’opération Sangaris à 350 hommes (2.500 au plus fort de la crise) la Minusca se retrouve désormais en première ligne pour assurer la sécurité en attendant que l’armée centrafricaine retrouve ses marques.
Mais jusqu’à la fin de l’opération Sangaris prévue au mois d’octobre prochain, les 350 soldats français continueront de constituer une réserve tactique, autorisée à prêter main forte à la Minusca en cas de besoin.
« La transition réussie, il faut maintenant réussir la stabilisation », a déclaré l’ambassadeur français François Delattre. « La tâche est lourde mais la Minusca (…) a les moyens de la relever ». La mission « devra établir sa crédibilité à l’égard des groupes armés », a-t-il expliqué.
Selon cette résolution qui détaille en 16 pages les priorités des Casques Bleus, la priorité numéro Un, reste la protection des civils. La Minusca est invitée à ce titre, à adopter «une posture souple et mobile » et à « patrouiller de manière active».
Le Conseil demande par ailleurs aux pays qui fournissent leurs hommes pour les contingents de Casques bleus de mieux les entraîner et les équiper et de leur donner des capacités en matière de renseignement pour anticiper les attaques.
La Centrafrique a sombré dans une grave crise opposant milices principalement chrétiennes, les anti-balaka, aux rebelles Séléka, essentiellement musulmans, après le renversement en mars 2013 du président François Bozizé. Cette crise sans précédent a fait plusieurs milliers de morts et des centaines de milliers de déplacés, selon l’ONU.