Fin de la brouille diplomatique entre Ouagadougou et Abidjan
La page d’une année de tension et de brouille diplomatique entre les le Burkina Faso et la Côte d’Ivoire vient d’être tournée avec l’installation officielle de leurs ambassadeurs respectifs dans chacune des capitales des deux pays voisins Ouagadougou et Abidjan.
Mahamadou Zongo, nouvel ambassadeur du Burkina en Côte d’Ivoire, a rejoint officiellement lundi son poste à Abidjan, une semaine après l’installation de son homologue ivoirien à Ouagadougou.
L’installation du diplomate burkinabè intervient à 48 heures du démarrage de la Conférence du traité d’amitié et de coopération (TAC) entre les deux pays dans la ville de Yamoussoukro, la capitale administrative de Côte d’Ivoire.
En 2105, ce sommet qui réunit normalement chaque année, les présidents des deux pays et leurs gouvernements n’avait pas eu lieu en raison de la brouille diplomatique liée à la chute de Blaise Compaoré, son exil en Côte d’Ivoire et le putsch manqué du RSP au Burkina Faso.
Les ministres burkinabè et ivoiriens des Affaires étrangères, Alpha Barry et Albert Toikeusse Mabri, se sont réjouis ce lundi, de «l’excellence des relations» entre les deux Etats, promettant de faire de «l’axe Yamoussoukro-Ouagadougou, mieux que l’axe Paris-Berlin».
Une série d’événements avait troublé les relations historiquement bonnes entre les deux pays voisins, ces quinze dernières années.
L’ancien président burkinabè Blaise Compaoré, jadis un des principaux soutiens d’Alassane Ouattara avant qu’il n’accède au pouvoir, a trouvé refuge en Côte d’Ivoire où il vit en exil depuis qu’il a été chassé par la rue en octobre 2014, après 27 ans au pouvoir. Naturalisé ivoirien en février, Compaoré fait l’objet d’un mandat d’arrêt lancé par la justice burkinabè qui le réclame dans l’affaire de l’assassinat de son prédécesseur, Thomas Sankara.
Les relations entre le Burkina et la Côte d’Ivoire, deux pays fortement imbriqués sur les plans politiques et économiques, sont anciennes. Quelques trois millions de Burkinabès vivent notamment en Côte d’Ivoire, selon l’Institut ivoirien de la statistique et de la démographie.