Abuja ouvre un dialogue avec les Vengeurs du Delta du Niger
Le président nigérian, Muhammadu Buhari a annoncé ce jeudi, le début de pourparlers du gouvernement avec les rebelles responsables d’attaques d’infrastructures pétrolières dans le sud du Nigeria, qui ont miné le secteur pétrolier, poumon de l’économie du pays.
Muhammadu Buhari a précisé que «son gouvernement est en pourparlers avec les militants des Vengeurs du Delta du Niger par le biais d’entreprises pétrolières et d’organismes chargés de l’application des lois, afin de trouver une solution à l’insécurité dans la région».
Le groupe rebelle a revendiqué la plupart des attaques perpétrées depuis février dernier contre la compagnie pétrolière nationale NNPC, ainsi que contre les installations pétrolières des groupes étrangers Shell, Chevron et Eni.
Plusieurs facteurs sont à la base de la recrudescence de ces violences dans la région notamment la misère des populations locales et l’annonce de la fin d’une amnistie accordée par le gouvernement aux militants actifs dans les années 2000.
Les Vengeurs du Delta du Niger, à l’instar d’autres rebelles nigérians avant eux, réclament une meilleure redistribution des revenus pétroliers, et une plus grande autonomie politique voire l’auto-détermination de cette région, la principale zone pétrolifère du pays.
Les attaques des rebelles ont entraîné une importante chute de la production pétrolière du Nigeria, premier producteur africain, déjà touché par la régression des cours du brut, qui contribuent à 70% des revenus de l’Etat.
Il y aurait près de 1.500 cas de «sabotage d’oléoduc» qui seraient responsables de la perte de 109 millions de litres de pétrole et de 560.000 barils bruts aux raffineries, a indiqué le nouveau directeur de la Nigerian National Petroleum Corporation (NNPC), Maikanti Baru qui a appelé ce jeudi, le chef d’état major de l’armé à sécuriser les infrastructures de gaz et de pétrole.
Selon Baru, le budget de 2016, de 2,2 millions barils par jour, « avait été largement touché par la recrudescence des attaques » entraînant une réduction de la production de près de 700.000 barils par jour.
Entre 2010 et 2015, plus de 3.000 actes de vandalisme ont été enregistrés et l’an dernier, 643 millions de litres de pétrole estimés à plus de 51 milliards de nairas (160 millions d’euros) ont été perdus.