Les autorités du Zimbabwe accusent l’Occident de complot
Le Zimbabwe a accusé dimanche les ambassades des Etats-Unis et de la France de soutenir un vaste mouvement de contestation sociale qui a manifesté la semaine dernière, contre le régime du président Robert Mugabe.
«Selon les informations de nos services de renseignement, des ambassades occidentales ont été impliquées dans tous ces troubles », a déclaré le ministre Zimbabwen de l’intérieur, Ignatius Chombo sur les colonnes du journal gouvernemental «Sunday Mail».
«L’ambassade de France à Harare et d’autres ambassades sont impliquées dans ce complot dans le cadre de leurs manœuvres visant un changement de régime», ajoute-t-on de même source.
Déjà vendredi dernier, le chef de l’Etat nonagénaire, Robert Mugabe avait clairement expliqué que si les travailleurs perçoivent leur salaire en retard, c’est à cause des pays occidentaux. «C’est la faute aux sanctions internationales imposées par les Etats-Unis et l’Europe, les coupables, ce sont ces quelques pays qui interceptent les paiements destinés aux salariés», avait déclaré Robert Mugabe devant une foule de supporters dans un stade situé non loin de la capitale Harare.
Ce dimanche Le Sunday Mail rapporte de son côté, que l’ambassadeur des Etats-Unis, Harry Thomas avait rencontré en mai l’un des organisateurs des récentes protestations, le pasteur Evan Mawarire, 39 ans, et que son homologue français, Laurent Delahousse, l’aurait également reçu à plusieurs reprises.
Pourtant, Delahousse a démenti ces accusations, affirmant n’avoir jamais rencontré Mawarire, et qualifié de «ridicules» les accusations selon lesquelles il soutiendrait la contestation.
« Je ne suis pas au Zimbabwe pour créer des problèmes, mais pour aider et soutenir le peuple zimbabwéen (…) Les autorités devraient plutôt concentrer leurs efforts à travailler pour le bien des gens et devraient enquêter sur les violences policières», a-t-il ajouté.
En début de semaine dernière, les fonctionnaires avaient entamé une grève pour dénoncer le non paiement de leurs salaires en juin, alors que le Zimbabwe est plongé dans une grave crise économique sans précédent. Une partie de ces employés ont été payés depuis mercredi et la grève a été suspendue.