Elections en RDC : l’Église catholique appelle pouvoir et opposition à la « responsabilité »
Les évêques catholiques de la République démocratique du Congo ont renvoyé pouvoir et opposition à Kinshasa à leur «responsabilité», plaidant pour un «sursaut patriotique» afin de permettre la tenue de la présidentielle censée avoir lieu avant la fin de cette année.
Le « blocage du processus électoral » engendre une « situation inquiétante qui risque de plonger le pays dans le chaos » et qui « engage en premier lieu, la responsabilité des acteurs politiques », a déclaré le Père Léonard Santedi, secrétaire général de la Conférence épiscopale nationale du Congo (Cenco), au cours d’une conférence de presse à Kinshasa.
Le président sortant, Joseph Kabila est arrivé au pouvoir en 2001 à la mort de son père, fini son second mandat présidentiel en décembre et la Constitution lui interdit de se représenter. Mais ses opposants l’accusent de retarder volontairement la tenue des élections et de manoeuvrer pour s’accrocher à son poste au delà du terme constitutionnel, surtout qu’en mai, la Cour constitutionnelle l’a autorisé à rester en fonctions dans le cas où l’élection présidentielle ne serait pas organisée dans les délais.
« Il nous faut impérativement revenir au respect de la Constitution », notamment en ce qui concerne « le nombre et la durée des mandats du président de la République », a déclaré l’abbé Santedi, appelant les « dirigeants » congolais à « accepter l’alternance au pouvoir comme fondement d’une vie démocratique ».
Pour permettre l’organisation d’ « élections apaisées », le président Kabila a annoncé son intention de convoquer un « dialogue national », perçu par la majeure partie de l’opposition comme un « piège ». Aussi, vendredi dernier, le chef de l’État a annoncé pour le mois de juillet, la révision de la liste électorale en vue de la présidentielle.
Dans leur message publié après leur assemblée annuelle, les évêques catholiques exhortent les hommes politiques « à mettre fin aux manoeuvres dilatoires », à « refuser les positions extrémistes » et à « aller au dialogue » en vue « de dégager un consensus pour l’organisation des élections libres, démocratiques et transparentes dans le respect de la Constitution ».
Les prélats déplorent « la réduction sensible de l’espace démocratique, la multiplication inquiétante de violations des droits humains […] et l’insécurité croissante dans » l’Est congolais, où sévissent encore des dizaines de milices.