Le Sénégal prévoit des « mesures fortes » contre l’abattage abusif des forêts
Le gouvernement sénégalais va prendre des « mesures fortes »pour lutter contre la coupe abusive de bois en Casamance, dans le sud du pays, après l’avertissement d’une ONG sur la disparition des forêts dans cette région d’ici deux ans.
«La décision est prise de faire arrêter la coupe abusive de bois dans nos forêts. Il faut que les gens qui s’adonnent à cette pratique le comprennent», a déclaré en fin de semaine, le ministre sénégalais des forces armées, Augustin Tine, promettant que cette pratique va cesser d’ici quelques jours », sans donner de détailles sur les mesures prises.
Le ministre Tine s’exprimait dans la ville de Kolda, en Casamance, en présence des ministres de l’Intérieur et de l’Environnement, Abdoulaye Daouda Diallo et Abdoulaye Baldé, à l’issue d’une visite dans cette zone frontalière de la Gambie, la plus boisée du Sénégal.
« C’est effarant ce que nous avons vu. Des gens inconscients détruisent notre environnement, l’économie de notre pays et l’avenir de nos enfants. C’est inadmissible. L’Etat va agir avec des mesures fortes pour mettre fin à cette situation », a ajouté Tine.
Le 26 mai dernier, le militant écologiste et ancien ministre sénégalais de l’Environnement, Haidar El Ali, avait lancé un avertissement mettant en cause le trafic de bois vers la Chine à partir de la Gambie voisine.
Le pillage de la forêt en Casamance «a atteint un seuil de non-retour et d’ici deux ans, ce sera trop tard. Nous tirons la sonnette d’alarme» avait déclaré El Ali, qui dirige l’Océanium, un centre de plongée et à la fois association de protection de l’environnement.
« Le Sénégal a perdu plus d’un million d’arbres depuis 2010 tandis que les exploitants basés en Gambie ont empoché près de 140 milliards de francs CFA (plus de 213 millions d’euros) en exportant ce bois vers la Chine où la demande de meubles a explosé ces dernières années », avait-il ajouté.
La Casamance est confrontée depuis 1982, à une rébellion armée menée par le Mouvement des forces démocratiques de Casamance (MFDC).