Congo : Le général Mokoko inculpé pour « atteinte à la sûreté intérieure de l’État »
Le général congolais, Jean-Marie Michel Mokoko, opposant du président congolais, Denis Sassou Nguesso, a été inculpé ce jeudi à Brazzaville, pour « atteinte à la sûreté intérieure de l’État », a déclaré son avocat, Me Yvon Eric Ibouanga.
Il « a été présenté au procureur de la République qui a ouvert, suivant (le) réquisitoire introductif, une information devant le cabinet du doyen des juges d’instruction pour deux chefs d’inculpation : atteinte à la sûreté intérieure de l’État et détention illégale d’armes et munitions de guerre », a affirmé Me Ibouanga.
Le général Mokoko est désormais en détention préventive à la maison d’arrêt de Brazzaville «pour des raisons d’audition et d’enquête».
Peu avant jeudi, le général Mokoko, venu répondre à une convocation de la police, a été placé en garde à vue depuis mardi à la Direction générale de surveillance du territoire (DGST). Il était arrivé menotté au parquet de Brazzaville, selon plusieurs témoins.
Le 9 juin, le ministre congolais de la Justice, Pierre Mabiala, avait réclamé l’accélération de la procédure contre l’officier, mis en cause dans une vidéo tournée en 2007 qui le montre entrain de discuter d’un plan visant à chasser M. SassouNguesso du pouvoir.
Ancien chef d’Etat-major des armées du Congo de 1987 à 1993, le général Mokoko a été jusqu’à début février 2016 représentant spécial de la présidente de la Commission de l’Union africaine (UA) en Centrafrique.
Conseiller du président Sassou Nguesso chargé des questions de paix et de sécurité depuis 2005, il a démissionné de ce poste pour se porter candidat à l’élection présidentielle du 20 mars, où il a recueilli moins de 14% de voix selon les résultats officiels qu’il conteste.
Dans la vidéo qui l’incrimine, le général paraît discuter d’un plan visant à chasser Sassou Nguesso du pouvoir, avec un homme dont on ne voit pas le visage et se présentant comme appartenant au service de renseignement extérieur de la France (la DGSE).
Dans un entretien en mars dernier, le général avait indiqué qu’il s’était fait «piégé» dans cette affaire de vidéo, ajoutant que la question avait été « réglée en famille » avec le président SassouNguesso, d’où son étonnement que l’affaire de cette vidéo ressurgisse.
Depuis l’élection, il vivait en résidence surveillée dans sa maison du centre-ville de Brazzaville.