Le Burkina Faso retourne à la production conventionnelle de coton
Le Burkina Faso, seul pays d’Afrique de l’Ouest à s’être lancé dans l’agriculture biotechnologique au début des années 2000, a décidé de renoncer au coton transgénique.
Plus de 4 millions sur les 19 millions de Burkinabè vivent directement ou indirectement de la production de coton, le principal produit d’exportation et première source de devises du pays depuis la colonisation avant d’être détrôné par l’or en 2009.
Le pays considéré comme un laboratoire pour le continent, avait décidé en avril 2016, d’abandonner du moins provisoirement l’agriculture biotechnique, et de revenir à la culture conventionnelle dans la mesure où le coton génétiquement modifié (CGM) n’était pas rentable.
En prélude à la campagne qui va s’ouvrir, la Sofitex, la société des fibres textiles du Burkina, a organisé des fora avec les cultivateurs de coton en vue de les galvaniser pour ce retour au coton conventionnel.
Après l’annonce de l’abandon du coton OGM par les autorités burkinabés, la Sofitex, est allée à la rencontre des cultivateurs dans le but de prendre la température.
Le conseiller technique de la Sofitex, Aboubacar Seye qui a fait le bilan de ces rencontres, a dit avoir échangé «avec 228 villages et 28.615 producteurs, et les groupements de producteurs» sur la question du retour au coton conventionnel.
Mais du côté des cotonculteurs, le retour au conventionnel n’est pas si simple. Selon El Haje Tahirou Fofana, le vice-président de l’UNPCB, l’union nationale des producteurs de coton du Burkina, «Il y a de l’inquiétude, surtout auprès des jeunes».
Wilfried Yaméogo, le directeur général de la Sofitex, estime pour sa part que la vraie bataille dans ce retour au conventionnel reste celle à mener contre les parasites du cotonnier. « Nous allons nous appliquer sur la sécurité sanitaire», a-t-il insisté.