Liberté provisoire pour six lycéens mineurs inculpés d’outrage au président du Burundi
Six des onze lycéens qui ont inculpés et incarcérés, pour outrage au chef d’Etat pour avoir dégradé des photos du président Pierre Nkurunziza, dans le centre du Burundi, ont bénéficié de la liberté provisoire, parce que mineurs.
« Six (trois filles et trois garçons âgés de 14 et 17 ans) des onze lycéens incarcérés à la prison de Muramvya viennent de passer devant la chambre du Conseil qui a décidé de leur accorder la liberté provisoire », a déclaré une source judiciaire, sous couvert d’anonymat.
Une information confirmée par le procureur général burundais, Valentin Bagorikunda, ce mardi dans un communiqué. Le juge «a remis en liberté provisoire» les six mineurs, quant aux cinq autres lycéens ils sont âgés de plus de 18 ans.
Vendredi dernier, les services secrets burundais avaient arrêté dans des lycées et collèges de Muramvya, 50 km à l’est de Bujumbura, et des environs, une vingtaine d’élèves accusés d’avoir griffonné sur la photo de Nkurunziza, dans des manuels scolaires.
Selon plusieurs témoins, deux lycéens et un motard ont été blessés par balle au cours des manifestations de centaines de lycéens qui ont suivi les premières arrestations de leurs camarades de classe.
Onze parmi ces lycéens ont finalement été inculpés d’outrage à chef d’Etat, un délit qui d’après le code pénal burundais est passible d’une peine de cinq à 10 ans de prison.
Il y a une dizaine de jours, plus de 300 collégiens de 8e année, entre 14 et 16 ans, de Ruziba, dans la périphérie sud de Bujumbura, avaient été renvoyés des classes pour les mêmes motifs.
Dans certains livres, les yeux du président ont été troués. Dans d’autres, sa photo a été gribouillée ou des propos insultants à son égard y ont été inscrits.