Khartoum et Juba aplanissent leurs différends bilatéraux
Le Soudan du Sud a repris ce dimanche à Khartoum ses discussions avec le Soudan afin de tenter de résoudre d’épineux contentieux bilatéraux qui traînent encore depuis la date de la sécession et de son indépendance en 2011.
Les ministres des Affaires étrangères, de la Défense, de l’Intérieur et du Pétrole du Soudan du Sud se sont rendus au Soudan, où ils ont rencontré à Khartoum leurs homologues soudanais pour la première fois depuis la formation d’un gouvernement d’unité nationale à Juba en mai dernier.
En 2011, le Soudan du Sud avait obtenu son indépendance du Soudan faisant de lui le plus jeune pays du monde. Cependant, ce nouveau pays a rapidement plongé dans une guerre civile meurtrière et dévastatrice en 2013, opposant les forces du Président Salva Kiir à celles de Riek Machar son vice-président.
Riek Machar qui est rentré en rébellion depuis lors, a été toutefois reconduit en avril dernier dans ses fonctions de vice-président, formant un gouvernement d’unité nationale avec le président Salva Kiir conformément à un accord de paix conclu entre les deux parties sous la pression de la communauté internationale.
« Il existe des difficultés dans nos relations» avec Khartoum, a reconnu le chef de la diplomatie sud-soudanais, Deng Alor, au cours d’une conférence de presse conjointe avec son homologue soudanais, Ibrahim Ghandour, précisant avoir transmis un message du président Kiir au président (soudanais) Omar el-Béchir, «appelant à une résolution rapide de nos différends».
Parmi ces différends figurent notamment les problèmes frontaliers, notamment sur le statut de la région d’Abyei, et les redevances que devrait payer Juba pour l’utilisation d’un pipeline qui traverse le Soudan afin d’exporter son pétrole.
De son côté, Ghandour a indiqué que la «première priorité du Soudan est de construire des relations avec le Soudan du Sud au vu des liens historiques» entre les deux nations.
Khartoum espère que le retour de Machar à son poste de vice-président, permettra de stabiliser la situation au Soudan du Sud et de dynamiser les échanges bilatéraux, notamment grâce au transit de pétrole sud-soudanais vers le port soudanais de Port Soudan sur la mer Rouge.