Tunisie : le président Essebsi favorable à un gouvernement d’union
Le président tunisien Béji Caïd Essebsi s’est dit favorable ce jeudi à un gouvernement d’union nationale, mais à condition que ce gouvernement inclue le syndicat UGTT et le patronat Utica, les deux des Prix Nobel tunisiens de 2015.
M.Essebsi qui fait face à des critiques persistantes, n’a pas écarté l’idée de changer de Premier ministre, un an et demi après l’entrée en fonctions de Habib Essid, un indépendant dont le départ a été évoqué par des médias ces dernières semaines.
« D’après ce que j’ai vu (sur le gouvernement actuel), les critiques sont plus (nombreuses) que les appréciations (positives), ce qui m’a poussé à (…) accepter d’examiner la proposition pour la formation d’un gouvernement d’union nationale », a déclaré le chef de l’Etat
Mais un tel gouvernement devra nécessairement enregistrer la participation de l’UGTT et de l’Union tunisienne de l’Industrie, du commerce et de l’artisanat (Utica), faute de quoi il ne va pas réussir, a-t-il souligné.
Intervenant ce jeudi sur un radio du pays quelques heures avant la prise de parole du chef de l’Etat, le secrétaire général de l’UGTT, Houcine Abassi, a semblé écarter l’idée d’une participation de son syndicat à un gouvernement d’union.
« Nous ne pourrons pas (en faire) partie, l’UGTT restant la force qui unit toutes les institutions et le lieu de refuge de toutes les sensibilités », a fait valoir Houcine Abassi.
Selon la constitution tunisienne de 2014, le Premier ministre est choisi par le parti majoritaire à l’Assemblée puis chargé par le président de la République de former le gouvernement.
Premier ministre depuis février 2015, Habib Essid a déjà été contraint au début de cette année 2016 de procéder à un large remaniement, face aux nombreuses critiques sur la gestion économique et sécuritaire du pays.
La Tunisie a réussi la transition démocratique née de sa révolution de 2011, grâce en particulier au dialogue national mené en 2013 par un quartette dont faisaient partie le puissant syndicat UGTT et le patronat Utica, lauréats du prix Nobel 2015.
Cependant, le pays n’arrive toujours pas à relancer son économie et a connu en janvier dernier sa pire contestation sociale depuis 2011, à la suite du décès d’un jeune au cours d’une manifestation pour l’emploi à Kasserine.