Gabon : création d’un mouvement citoyen pour à des élections transparentes en 2016
Des syndicats et organisations de la société civile gabonaises proches de l’opposition ont annoncé ce jeudi la création d’un « mouvement citoyen » afin de permettre l’organisation d’élections législatives et présidentielle « transparentes » dans le courant de cette année 2016.
Ce mouvement baptisé « Témoins actifs », est à l’initiative de la confédération syndicale Dynamique unitaire (DU), notamment présente dans les secteurs de la santé et de l’éducation, réputée dans le pays pour être très contestataire.
« Alors que nous assistons aux déclarations de candidatures de certains (…) Dynamique Unitaire n’a voulu être ni pour et encore moins contre un quelconque candidat », a affirmé Jean Rémy Yama, le président de DU.
En plus des syndicats, plusieurs associations étudiantes et plusieurs ONG de la société civile gabonaise ont signé une charte en faveur d’ « élections transparentes ».
Dans son plan d’action, « Témoins actifs » dit vouloir intervenir avant la présidentielle, en formant « près de 9 000 observateurs qui se déploieront dans tous les bureaux de vote » et en sensibilisant « les masses citoyennes aux enjeux électoraux ».
« Le danger immédiat qui menace la sécurité et la stabilité de notre pays, pouvant nous conduire à un bain de sang est celui des conditions d’éligibilité des candidats à la présidence de la république », assure M. Yama.
Face à la polémique sur l’adoption ou non du président Ali Bongo, candidat à sa propre succession, le mouvement « Témoins actifs » suggère au président sortant « de se soumettre à un test d’ADN pour prouver son affiliation à sa mère Joséphine Bongo », estimant que « c’est le seul moyen pour faire retomber la tension ».
Le mouvement citoyen a prévenu que si le président Bongo refuse cette option du test d’ADN, il appellera « à s’opposer à cette candidature par tous les moyens ».
La polémique autour de l’état-civil d’Ali Bongo soupçonné d’être en réalité un en adopté par feu Omar Bongo à l’époque de la guerre du Biafra, s’étale depuis bientôt un an dans la presse gabonaise et a fait l’objet de plusieurs procédures judiciaires en France et comme au Gabon.
À l’instar du président investi par le Parti démocratique gabonais (PDG) pour se présenter au scrutin présidentiel censé se tenir fin août, plusieurs personnalités de l’opposition ont déjà annoncé leur candidature, notamment Jean Ping, ancien président de la Commission de l’Union africaine, Guy Nzouba Ndama, l’ex-président de l’Assemblée nationale dont il a démissionné en mars, et l’ex-Premier ministre Raymond Ndong Sima.