Mali : la mission de l’ONU veut plus de moyens militaires pour lutter contre les attaques
Le chef de la Mission de l’ONU au Mali (Minusma) a prévenu ce jeudi au cours d’une conférence de presse, des risques que peut faire courir au pays l’impasse de l’accord de paix.
Pour faire face à cette situation d’insécurité, M. Annadif a également réclamé auprès de ses supérieurs un renforcement de la Minusma, notamment par « des avions de combat et des blindés ».
Ban Ki-moon, le Secrétaire général de l’ONU a annoncé ce mercredi, au lendemain de la double attaque de Gao, qu’il allait présenter au Conseil de sécurité des propositions « visant à renforcer les positions et les capacités » de la Minusma.
« On est devant un constat : l’accord de paix n’avance pas, j’ai peur qu’on puisse arriver à un blocage » a déclaré Mahamat Saleh Annadif, deux jours après une double attaque contre la mission à Gao, la principale ville du nord du pays, revendiquée par Aqmi.
Quatre membres de la Minsuma, un Casque bleu et trois civils ont perdu la vie dans cette attaque qui a fait également douze blessés a précisé le diplomate tchadien, chef de la mission des nations unies au Mali.
Au total, les récentes séries d’attaques ont fait 12 Casques bleus tués pour le seul mois de mai, faisant de la Minusma l’une des missions de l’ONU les plus dangereuses au monde.
« La meilleure façon de combattre les terroristes, de les isoler, c’est la mise en oeuvre effective de l’accord de paix. Et toute minute, tout temps perdu pour la mise en oeuvre de cet accord est autant de temps gagné par les ennemis de la paix », a affirmé le diplomate tchadien, faisant référence à l’absence de l’Etat et de l’administration malienne dans une bonne partie du nord du pays.
Pour lui, le retard que connaît la mise en oeuvre de l’accord de paix signé en 2015 entre le gouvernement et l’ex-rébellion touareg est une des causes fondamentales de cette recrudescence de l’insécurité dans le nord Mali.
En mars 2012, en raison de la déroute de l’armée malienne face aux rebelles soutenus par des groupes jihadistes, le nord du Mali est passé sous le contrôle de la rébellion touareg qui sera elle aussi combattue et chassée par ses alliés.
Grâce à l’intervention militaire internationale conduite par la France en 2013, les jihadistes après plusieurs combats ont été en grande partie chassés de ces territoires, favorisant les pourparlers entre les rebelles et le gouvernement malien qui ont abouti en 2015 à la signature d’un accord de paix.