Côte d’Ivoire : Des ONG parties civiles refusent de participer au procès de Simone Gbagbo
Plusieurs organisations ivoiriennes de défense des droits de l’homme qui se sont constituées parties civiles au procès de Simone Gbagbo, l’ex-Première dame de Côte d’Ivoire, ont annoncé lundi, qu’elles ne participeraient pas à ce procès qui s’ouvre ce mardi à Abidjan.
La Fédération internationale des droits de l’Homme (FIDH), la Ligue ivoirienne des droits de l’homme (LIDHO) et le Mouvement ivoirien des droits de l’homme (MIDH) qui disent représenter «près de 250 victimes», ont annoncé dans un communiqué leur décision de «se tenir à l’écart de ce procès».
Les raisons de ce refus sont liées, selon le président de la LIDHO, Pierre Kouamé Adjoumani au fait que leurs avocats «n’ont pas eu accès à toutes les étapes de la procédure», avant de s’interroger «sur quelle base vont-ils défendre leurs dossiers ?».
«Mme Gbagbo est accusée de ”crime contre l’humanité”, un acte qu’elle aurait commis en bande organisée, alors pourquoi est-elle jugée seule ? » se demande encore Adjoumani.
Toujours réclamée par la Cour pénale internationale (CPI), Simone Gbagbo déjà condamnée par la justice ivoirienne à 20 ans de prison pour « atteinte à la sûreté de l’Etat», doit comparaître ce mardi à Abidjan, dans un nouveau procès en rapport avec la crise post électorale de 2010.
Dans ce nouveau procès, elle doit répondre devant les juridictions ivoiriennes de « crime contre l’humanité », « crime contre les prisonniers de guerre » et « crimes contre les populations civiles ».
Selon Me Mathurin Dirabou l’un de ses avocats les accusations « fantaisistes » contre sa cliente « sont créées de toute pièce pour faire plaisir à une certaine communauté internationale ».
L’ex première dame ivoirienne en détention depuis avril 2011 est également poursuivie pour « crimes contre l’humanité » par la CPI, mais les autorités de son pays refuse son transfèrement à La Haye, prétextant être en mesure d’assurer une justice exemplaire en Côte d’Ivoire.