Guinée-Bissau: La nomination du Premier ministre Baciro Dja contestée
Deux semaines après la dissolution du gouvernement bissau-guinéen, le président José Mario Vaz a nommé, jeudi, M. Baciro Dja, Premier ministre. Mais cette décision est aussitôt contestée dans la rue par des militants du parti au pouvoir dans ce pays, secoué depuis neuf mois par une crise politique.
Le président Vaz avait déjà nommé Baciro Dja comme Premier ministre le 20 août 2015, mais sa nomination avait été invalidée par la Cour suprême suite aux contestations du parti au pouvoir le PAIGC. M. Dja avait en conséquence démissionné le 9 septembre, et avait été remplacé par un vétéran du PAIGC, Carlos Correia, dont le gouvernement a été dissous le 12 mai.
La Guinée-Bissau connaît des problèmes politiques depuis la destitution, en août 2015, par le président Vaz, de son Premier ministre, Domingos Simoes Pereira, une décision qui avait été rejetée par son parti.
À l’origine de cette destitution, selon l’entourage de ces deux hommes issus du même parti le PAIGC, une mésentente sur la gestion du pays, notamment au sujet de la lutte contre corruption.
Le PAIGC avait réitéré son refus de reconnaître un chef de gouvernement désigné par le président, estimant que le choix du Premier ministre incombait au parti majoritaire au Parlement conformément à la Constitution.
« Nous n’accepterons pas un Premier ministre choisi par le Président », avait déclaré devant la presse l’ex-Premier ministre Carlos Correia, qui s’est rendu avec certains ex-ministres devant les grilles du palais présidentiel. « Le gouvernement (limogé le 12 mai, NDLR) refuse de démissionner », avait aussi dit M. Correia, laissant présager un nouveau volet de la crise.
La lutte entre pro-Vaz et pro-Pereira perturbe le travail du gouvernement et du Parlement malgré plusieurs tentatives de médiation de la communauté internationale.
« Nous sommes vraiment préoccupés par l’impasse qui continue en Guinée-Bissau et qui crée une situation difficile pour la population, parce qu’avec le blocage, aujourd’hui, c’est difficile même pour les partenaires de la Guinée-Bissau de travailler avec le gouvernement », avait déclaré, le 20 mai à Dakar, le représentant spécial du secrétaire général de l’ONU en Afrique de l’Ouest et au Sahel, Mohamed Ibn Chambas.