Manifestations au Kenya : L’ONU craint une escalade de la violence
Les Nations unies et les principaux donateurs internationaux du Kenya ont mis en garde, mardi, contre une escalade de la violence dans ce pays, après la mort de trois civils lors de manifestations de l’opposition, qui réclame la dissolution de la commission électorale avant la présidentielle du 8 août 2017.
Depuis Genève, le porte-parole du Haut Commissariat de l’ONU aux droits de l’Homme, Rupert Colville, a dit être très préoccupé par l’escalade de la violence qui marque ces manifestations hebdomadaires.
« Nous exhortons à la fois les autorités et les organisateurs à coopérer afin de s’assurer que les manifestants pacifiques soient à l’abri des éléments violents qui rejoignent ces manifestations », a-t-il déclaré, ajoutant qu’il est vital que l’usage de la force par les autorités face à la présence d’éléments violents dans les manifestations ne soit pas disproportionné.
Plusieurs manifestations contre la Commission électorale (IEBC), accusée d’être favorable au camp présidentiel, sont organisées par l’opposition depuis le 25 avril dernier. Pour les opposants, une la composition de cette commission n’est pas en mesure de garantir l’équité des prochaines élections générales.
Selon un communiqué de la police, deux personnes ont été tuées, lundi, par balles à Siaya (ouest), où les forces anti-émeute ont tiré pour se défendre face à une foule utilisant des lance-pierres, et vingt-neuf policiers ont été blessés.
Toujours selon le communiqué de la police, des gardiens de prison escortant un bus de dangereux criminels dans le sud-ouest du Kenya ont tiré sur une foule qui voulait les libérer et ont blessé cinq émeutiers.
A Kisumu, l’un des bastions de l’opposition, à l’ouest du pays, une personne est décédée des suites d’une blessure à la tête provoquée par une chute alors qu’elle fuyait les gaz lacrymogènes lancés par les policiers.
Les leaders de l’opposition affirment, sans donner de bilan précis, que plusieurs de leurs partisans ont été tués en divers endroits du pays. D’autres manifestations ont été dispersées à l’aide de gaz lacrymogènes et canons à eau à Nairobi et dans la ville côtière de Mombasa.
Mardi, la justice kényane a inculpé au moins treize personnes pour manifestation illégale, neuf à Nairobi et quatre à Kisumu.
Dans un communiqué commun, les ambassadeurs de plusieurs pays occidentaux notamment les Etats-Unis, l’Allemagne, la France et l’Union européenne se sont dits profondément préoccupés par l’escalade de la violence lors de ces manifestations, tout en appelant le gouvernement kényan à enquêter sur les actions des forces de sécurité et à poursuivre quiconque a fait un usage excessif de la force.