Nigeria : fin de la grève contre la hausse du prix de l’essence
Les syndicalistes nigérians à l’initiative de la grève depuis mercredi pour protester contre la hausse de 67% du prix de l’essence ont annoncé ce dimanche la fin de leur mouvement et leur disponibilité à reprendre les négociations avec le gouvernement.
Depuis la semaine dernière, le Nigeria Labour Congress (NLC) et le Trade Union Congress (TUC), deux importantes organisations de travailleurs, avaient lancé un mot d’ordre de grève nationale illimitée à compter de mercredi 18 mai, et ce jusqu’à ce que le prix de l’essence à la pompe soit abaissé de 145 nairas (0,64 euro) à 86,50 nairas (0,38 euro) le litre.
Le ministre nigérian de la Justice avait déposé plainte auprès de la Cour industrielle contre les deux syndicats, estimant qu’une grève causerait « des souffrances innombrables et des problèmes de sécurité inimaginables à travers le pays », mais aussi que les syndicats qui n’avaient pas déposé de préavis de grève ne respectaient pas la procédure.
Mais malgré cela, certains membres du NLC, sont effectivement rentrés en grève, et le mouvement lancé depuis mercredi n’a pas été très suivie sur l’ensemble du territoire avec un impact finalement très limité.
Première puissance économique et premier producteur africain de pétrole du continent, le Nigeria traverse une grave crise économique et financière conséquence de la chute mondiale des cours de pétrole, principale source de revenus de l’Etat et de réserves en devises.
Par ailleurs, le sous-secrétaire d’Etat au Pétrole, Emmanuel Kachikwu, a déclaré la semaine dernière que la production en or noir du pays avait encore baissé, pour atteindre 1,4 million de barils par jour, alors que le budget 2016 est basé sur une production de 2,2 millions de barils jours.
Ce dimanche au cours d’une conférence de presse, M. Wabba a annoncé que son syndicat « avait décidé de suspendre immédiatement l’action commencée mercredi ». Le NLC « reprendra les négociations avec le gouvernement à la fois sur la hausse du prix de l’électricité et celui de l’essence à la pompe », a-t-il ajouté.
Le Nigeria qui exporte son brut, est contraint d’importer des produits pétroliers vu sa faible capacité de raffinage.
Les autorités du pays maintenaient un prix bas à la pompe en subventionnant les importateurs de carburant. Mais la pénurie de devises étrangères et à la corruption du système, ont finalement conduit les dirigeants à mettre fin aux subventions, faisant ainsi remonter fortement les prix du pétrole.